Le pape souhaite une laïcité «ni hostile ni conflictuelle» en Italie
Le pape François s’est rendu en visite officielle au Palais du Quirinal, siège de la présidence de la République italienne à Rome, le 10 juin 2017 où il a rencontré le président Sergio Mattarella. Dans son discours, le Souverain pontife a particulièrement souligné les rapports excellents entre l’Eglise et l’Etat en Italie, et la nécessité de conserver une laïcité «ni hostile ni conflictuelle».
A son arrivée au Quirinal, le pape François a été accueilli par le président de la République dans la cour d’honneur. Après les honneurs militaires et l’exécution des hymnes, le Souverain pontife et le président se sont entretenus en privé, avant l’échange des dons et leurs discours.
«L’Eglise en Italie est une réalité vitale, fortement unie à l’âme du pays», a affirmé le pape. L’article 7 de la Constitution italienne, a-t-il rappelé, promeut une forme particulière de laïcité, «ni hostile ni conflictuelle, mais amicale et collaborative». Cette laïcité, a encore ajouté l’évêque de Rome, appelée «positive» par Benoît XVI, bien que distinguant rigoureusement les compétences propres de chacun.
Un tribunal régional de Sardaigne a récemment refusé de contrevenir à l’ordonnance d’un maire de l’île italienne, requérant la présence de crucifix dans les édifices publics. L’Union des athées rationalistes et agnostiques a promis de porter l’affaire devant un tribunal plus élevé, voire même devant la Cour européenne des droits de l’homme.
Abondantes ressources spirituelles de l’Italie
Cette laïcité explique les excellents rapports entre l’Eglise et l’Etat en Italie et également les abondantes ressources spirituelles de ce pays, qui lui permettent d’affronter les défis actuels, a-t-il poursuivi.
Parmi eux, le pape a souligné comment la foi catholique, «qui a façonné le caractère des Italiens», a permis l’accueil des nombreux réfugiés sur les côtes italiennes, ainsi que de trouver la «force animée par la foi» lors des tremblements de terre dans le centre de l’Italie.
Le pape a aussi insisté sur la nécessité d’une politique qui favorise la famille et le travail stable, notamment celui des jeunes, qui sont les deux piliers d’un authentique développement durable.
Prière à la chapelle présidentielle
Au cours de sa visite officielle, le pape François s’est rendu quelques instants dans la chapelle de l’Annonciation au sein du palais présidentiel, en compagnie du président Mattarella. Le Quirinal a été la demeure de trente papes, de Grégoire XIII au 16e siècle à Pie IX, bien qu’utilisé davantage comme une résidence secondaire. A la prise de Rome en 1870, qui a mis fin aux Etats pontificaux, le palais devient maison royale puis siège officiel de la présidence italienne.
Dans la suite papale figuraient le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat, Mgr Angelo Becciu, Substitut pour les affaires générales, le cardinal Agostino Vallini, vicaire de Rome, le cardinal Gualtiero Bassetti, président de la Conférence des évêques italiens, le cardinal Giuseppe Bertello, président du Gouvernorat de l’Etat de la Cité du Vatican, Mgr Georg Gänswein, préfet de la Maison pontificale, Mgr Leonardo Sapienza, régent de la Maison pontificale, ainsi que Mgr Adriano Bernardini, nonce apostolique en Italie, avec son conseiller.
Lors de la suite de sa visite dans les jardins du Quirinal, le pape a été acclamé par environ 200 enfants, en provenance de zones touchées par les tremblements de terre dans le centre de l’Italie. Le pontife les a encouragés à tenir bon dans l’épreuve. (cath.ch/imedia/ap/bh)