L'aide humanitaire est souvent conditionnée par des contraintes commerciales (Photo d'illustration, dr)
Vatican

Le pape regrette les contraintes «commerciales» dans l'aide humanitaire

Les «efforts humanitaires sont souvent conditionnés par des contraintes commerciales et idéologiques», regrette le pape François dans un message envoyé au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon le 23 mai 2016, à l’occasion du premier sommet humanitaire mondial à Istanbul. «De nombreux intérêts empêchent aujourd’hui les solutions aux conflits, déplore-t-il aussi, et des stratégies militaires, économiques et géopolitiques déplacent des personnes», imposant «le dieu de l’argent, le dieu du pouvoir».

Ce sommet humanitaire mondial doit aussi être l’occasion de «reconnaître le travail de ceux qui servent leur prochain et contribuent à consoler les souffrances des victimes de la guerre et des calamités, des déplacés et des réfugiés», ajoute le pape. «Personne n’aime un concept, personne n’aime une idée; nous aimons des personnes», affirme-t-il encore.

Le défi du pape François

En guise de conclusion, le pape François lance un «défi» aux participants au sommet humanitaire mondial: «que nous entendions le cri des victimes et de ceux qui souffrent. Que nous leur permettions de nous enseigner une leçon humanité. Que nous changions nos modes de vie, nos choix politiques, économiques, et nos comportements et attitudes de supériorité culturelle».

Le premier sommet humanitaire mondial organisé par les Nations unies à Istanbul se déroule les 23 et 24 mai. En visite sur l’île grecque de Lesbos le 16 avril dernier, le pape François avait souhaité le succès de cette conférence, en plaidant pour une meilleure coopération entre les nations, les organisations internationales et les agences humanitaires face au drame des migrants. Le Saint-Siège y est représenté par le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, à la tête d’une délégation.

Action urgente pour les victimes de conflits

«Dans notre monde troublé, agité par des conflits écrasants et dormants, rien n’est plus important que de prévenir et mettre un terme aux hostilités», a déclaré ce dernier dans la plus grande ville de Turquie. Il a souligné «la nature fondamentalement inhumaine de la guerre», le ›numéro 2’ du Saint-Siège a plaidé pour une «action urgente» en faveur des populations victimes des conflits. «Nous ne devons plus compter principalement sur des solutions militaires, a ajouté le haut prélat, mais plutôt investir dans le développement, qui est essentiel pour la paix durable et la sécurité».(cath.ch-apic/imedia/bl/rz)

L'aide humanitaire est souvent conditionnée par des contraintes commerciales (Photo d'illustration, dr)
23 mai 2016 | 17:11
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
aide humanitaire (71), Lesbos (49), Turquie (114)
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