Le pape rééquilibre le processus des traductions liturgiques en faveur des conférences épiscopales
Le Motu proprio du pape François sur les traductions liturgiques en langue locale, intitulé Magnum Principium, modifie le code de droit canon, a annoncé le Bureau de presse du Saint-Siège le 9 septembre 2017. Le pontife souhaite une meilleure collaboration entre le Siège apostolique et les conférences épiscopales, qui se voient confirmées de manière plus explicite dans leur rôle.
Selon l’article 838 modifié du code canonique, les conférences épiscopales ont en charge de «préparer» et d’approuver les traductions des textes liturgiques. Lesquelles doivent respecter fidèlement le sens des textes originaux en latin, pour préserver l’unité du rite romain. Ces traductions seront ensuite soumises, en dernier lieu, à la révision ou à l’approbation du Siège apostolique, et donc de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.
Confiance réciproque
Cela requiert, affirme le pape dans ce Motu proprio daté du 3 septembre, une «constante collaboration», une confiance réciproque entre les conférences épiscopales et le Saint-Siège, et plus précisément la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, dirigée par le cardinal Robert Sarah.
Ces derniers années, certaines conférences épiscopales avaient contesté l’instruction Liturgiam authenticam de 2001, un document signé par le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Elle visait, par de nouvelles traductions liturgiques, à résoudre certains problèmes soulevés par les traductions faites dans la foulée du concile Vatican II.
L’objectif pour le pape est ainsi de rendre la collaboration entre le Siège apostolique et les conférences épiscopales plus facile et plus fructueuse dans le domaine des traductions liturgiques.
Difficultés pas surprenantes
Dans son Motu proprio Magnum Principium, le pape affirme qu’il n’est pas surprenant qu’il y ait eu des difficultés entre les conférences épiscopales et le Siège apostolique, pendant le long travail de traduction en langue vernaculaire. Travail nécessaire et important, ajoute le pontife, malgré le sacrifice qu’a représenté pour l’Eglise la perte partielle de sa propre langue liturgique, à savoir le latin.
Dans son commentaire du Motu proprio, également publié par le Bureau de presse du Saint-Siège, Mgr Arthur Roche, secrétaire de la Congrégation, précise que la confirmation des traductions locales par le Siège apostolique ne consiste pas en une traduction alternative, mais en un acte d’autorité par lequel le dicastère ratifie l’approbation des évêques.
Cette modification du droit canon aura également pour conséquence, a précisé le pape, des ajustements à la constitution Pastor Bonus (1988), qui régit le fonctionnement de l’Eglise. Elle conduira aussi à des changements dans le règlement de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. L’instruction Liturgiam authenticam, enfin, devra désormais être appliquée à la lueur de ce nouveau Motu proprio. (cath.ch/imedia/ap/bh)