A la cathédrale de Gênes, le pape François s'adresse aux prêtres et aux religieuses (capture d'écran CTV)
Vatican

Le pape promulgue une nouvelle constitution apostolique sur les études ecclésiastiques

Le pape François a promulgué le 29 janvier 2018 une nouvelle constitution apostolique sur les universités et les facultés ecclésiastiques. Intitulée Veritatis gaudium – La joie de la vérité – elle vise à relancer et adapter les études ecclésiastiques à une Eglise «en sortie» et missionnaire.

Il s’agit selon le pape d’une nouvelle étape de l’évangélisation, dans le contexte d’un changement d’époque, marqué par une crise anthropologique et socio-environnementale – un point de rupture. Ce processus de redéfinition vise à faire émerger des nouveaux leaderships qui tracent des chemins. Dans ce contexte, les études ecclésiastiques jouent un rôle stratégique, pour mieux comprendre la vie, le monde et les hommes.

Ce que souhaite le pontife pour ces études, ce n’est pas une synthèse, mais une atmosphère spirituelle de recherche et de certitude, basée sur les vérités de la raison et de la foi. La philosophie et la théologie permettent d’acquérir les convictions qui structurent et fortifient l’intelligence et éclairent la volonté.

Un esprit ouvert et à genoux»

Mais tout ceci, insiste le pape, n’est fécond qu’accompagné d’un esprit ouvert et à genoux. «Le théologien qui se satisfait de sa pensée complète et achevée est un médiocre». Au contraire, le bon théologien et philosophe a une pensée ouverte, c’est-à-dire incomplète, toujours en développement.

Ainsi, pour le successeur de Pierre, ce renouvellement des études doit se faire selon quatre critères. D’abord la contemplation du mystère du Salut et de la Sainte Trinité. Sans oublier la dimension sociale de l’évangélisation, qui consiste à écouter le cri des pauvres et de la terre. Le deuxième critère concerne l’exigence du dialogue, avec les différentes confessions chrétiennes, les autres convictions religieuses ou humanistes, ainsi que les non-croyants.

Le pape souhaite comme troisième critère fondamental l’inter- et la transdisciplinarité, exercée avec sagesse et créativité à la lumière de la Révélation. Car la formation et la recherche doivent être guidées par le principe vital et intellectuel de l’unité du savoir, dans un panorama des études souvent morcelé, et au pluralisme incertain, conflictuel ou relativiste.

Enfin, quatrième critère, la nécessité de faire réseau entre les différentes universités catholiques, mais aussi avec d’autres traditions culturelles. Cela suppose, selon le pontife, d’accepter de supporter le conflit, de le résoudre et de le transformer en un maillon d’un nouveau processus. 

Création de centres de recherche

Au final, dans un monde marqué par le pluralisme éthique et religieux, il est urgent pour le pape d’élaborer des instruments intellectuels capables d’être proposés comme paradigmes d’action et de pensée. Il faut donc améliorer la qualité de la recherche scientifique, pour communiquer la vérité de l’Evangile dans un contexte déterminé, sans renoncer à la vérité, au bien et à la lumière qu’il peut apporter quand la perfection n’est pas possible.

Pour cela, le pape souhaite la création de nouveaux centres de recherche, provenant de différents univers religieux et ayant des compétences scientifiques diverses. Des pôles d’excellence interdisciplinaires, qui approfondissent le dialogue avec les différents milieux scientifiques. Il s’agit pour la théologie et la culture chrétienne d’aller de façon risquée et avec fidélité aux frontières. C’est un grand défi, culturel, spirituel et éducatif, qui supposera de longs processus de r&ea cute;génération pour les universités et les facultés ecclésiastiques.

Ce processus constitue pour le pontife l’aboutissement du grand travail de réforme des études ecclésiastiques mis en mouvement par le concile Vatican II. Il visait à dépasser le divorce entre théologie et pastorale, entre foi et vie. La précédente constitution apostolique, Sapientia christiana, avait été promulguée par Jean-Paul II en 1979. (cath.ch/imedia/ap/mp)

Cette nouvelle constitution entrera en vigueur pour l’année universitaire 2018-2019. Les statuts et les programmes des facultés catholiques devront ainsi être adaptés d’ici décembre 2019.

A la cathédrale de Gênes, le pape François s'adresse aux prêtres et aux religieuses (capture d'écran CTV)
29 janvier 2018 | 13:25
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 3  min.
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