Le pape n'ira pas en Argentine: le gouvernement embarrassé

Le gouvernement a appris avec surprise et un certain embarras la décision du pape François de ne pas inclure l’Argentine dans le voyage qu’il va effectuer, en janvier 2018, en Amérique latine, au Chili et au Pérou.

Quelques heures après la publication du communiqué par le Vatican, annonçant la visite du pape François au Chili et au Pérou, de nombreux observateurs de la vie politique argentine ont noté un climat de malaise au sein des instances du pouvoir. Un premier signe en est la décision du président Mauricio Macri de ne pas évoquer publiquement la décision du pape François, pour éviter tout risque de différend avec le Saint-Père. Parallèlement, pourtant, trois sources très proches du président se sont empressées de déclarer: «Le Saint-Père est invité, et il le sera toujours, à venir dans son pays».

Promesse papale non tenue?

Cet embarras du gouvernement à propos de l’annonce du gouvernement est liée au voyage que la chancelière de l’époque, Susana Malcorra, avait effectué en mars 2016. Une visite au cours de laquelle le chef de l’Eglise se serait engagé à se rendre en Argentine en 2018.

Après cette visite, la chancelière avait seulement rendu publique la décision du pape de ne recevoir aucune personnalité politique argentine, en pleine année électorale. Mais le gouvernement assure que le pontife avait également donné un signal clair quant à son intention de visiter le pays.

Silence embarrassé du pouvoir argentin

D’après diverses sources, l’après-midi du 19 juin, soit le jour même de l’annonce du voyage papal par le Vatican, Mauricio Macri a réuni au Palais présidentiel plusieurs responsables de son cabinet. Ordre du jour? Analyser l’impact de la déclaration du Vatican. Une communication téléphonique aurait même eu lieu avec l’ambassadeur argentin au Saint-Siège, Rogelio Pfirter, afin d’analyser la situation. Mais finalement, décision a été prise de garder le silence.

Camouflet personnel pour le président Macri

La décision de ne pas se rendre dans son pays natal sonne pourtant comme un camouflet pour le gouvernement en place. D’autant que lors de la dernière visite de Mauricio Macri à Rome, le chef d’Etat avait également personnellement invité le pontife. Sans succès, alors même que ce sera le troisième voyage du pape François en Amérique latine depuis le début de son pontificat.

La décision est d’autant plus mal vécue au sein de gouvernement que ses membres savent que le Saint-Père ne se rendra pas non plus en Argentine en 2019, année électorale. Mauricio Macri terminera donc son mandat  sans une visite du pape. (cath.ch/jcg/rz)