Le pape invite prêtres et consacrés à «évangéliser, et non à «vivoter»
Célébrant la messe dans le tout nouveau sanctuaire dédié à saint Jean-Paul II, à Cracovie (Pologne), le pape François a invité, le 30 juillet 2016, les prêtres, religieux et séminaristes polonais à évangéliser, et non à «vivoter».
Devant «la tentation de rester, par crainte ou par commodité, un peu enfermés sur nous-mêmes et sur nos milieux», a assuré le pape François aux prêtres et consacrés polonais, il faut «sortir de nous-mêmes» et prendre le risque d’un «voyage sans billet de retour». Le disciple de Jésus, a-t-il expliqué, «fuit les situations satisfaisantes qui le mettraient au centre, il ne se dresse pas sur les piédestaux branlants des pouvoirs du monde et ne se complait pas dans les commodités qui amollissent l’évangélisation ; il ne perd pas de temps à faire des projets pour un avenir sûr et bien rétribué, pour ne pas risquer de devenir isolé et maussade, renfermé dans les murs étroits d’un égoïsme sans espérance et sans joie».
Les pages blanches de l’Evangile
Celui qui suit le Christ, a encore insisté le pape argentin, «ne se satisfait pas d’une vie médiocre, mais brûle du désir de témoigner et de rejoindre les autres ; il aime risquer et il sort, non contraint par des parcours déjà tracés, mais ouvert et fidèle aux caps indiquées par l’Esprit : au lieu de vivoter, il se réjouit d’évangéliser». Dès lors, le pape a invité son auditoire à «fuir toute duplicité dans les attitudes et dans la vie».
«L’Evangile, livre vivant de la miséricorde de Dieu, qui est lu et relu continuellement, a encore des pages blanches au fond», a relevé le pape François avant d’ajouter: «il reste un livre ouvert, que nous sommes appelés à écrire avec le même style, c’est-à-dire en accomplissant des œuvres de miséricorde».
Sous de grandes mosaïques du jésuite et artiste slovène Marko Ivan Rupnik, le pape François a célébré la messe dans le sanctuaire très récemment construit en l’honneur de saint Jean-Paul II. Le centre «N’ayez pas peur» et le sanctuaire abritent un musée contenant de nombreux souvenirs de celui qui fut archevêque de Cracovie puis pape. Il a été élevé sur le terrain de l’ancienne usine chimique Solvay où Karol Wojtyla avait travaillé comme ouvrier durant la Seconde Guerre mondiale, échappant ainsi au service obligatoire allemand.
Le sanctuaire abrite plusieurs reliques de Jean-Paul II, dont une fiole de son sang placée à côté de l’autel durant la messe célébrée par le pape François, ou encore sa soutane tachée de sang après la tentative d’attentat du 13 mai 1981. La première pierre tombale de Jean-Paul II dans la crypte de la basilique Saint-Pierre est elle aussi désormais dans ce sanctuaire voulu par le cardinal Stanislaw Dziwisz, archevêque de Cracovie et ancien secrétaire du pape.
Avant la messe, le pape François s’est rendu au Sanctuaire de la Divine miséricorde à Lagiewniki, où il a passé la porte sainte puis confessé cinq jeunes. Il s’est également rendu sur la tombe de la mystique polonaise sainte Faustine Kowalska. (cath.ch-apic/imedia/ami/bh)