La désinformation est "le plus grand dommage" causé par les médias", lance le pape François. (Photo: Flickr/Mazur/catholicnews.org.uk/CC BY-NC-SA 2.0)
Vatican

Le pape fustige certains médias «tentés» par la désinformation

Dans un entretien au journal flamand Tertio paraissant le 7 décembre 2016, le pape François blâme le comportement de certains médias. Le Souverain pontife affirme notamment que la désinformation est «le plus grand dommage» que puisse faire un moyen de communication.

Répondant le 16 novembre dernier à des questions très variées sur la laïcité, le terrorisme, l’Europe, la miséricorde, l’Eglise synodale, les jeunes et les prêtres, le pape s’est exprimé comme à son habitude d’une manière très libre et informelle.

Sur les moyens de communication, le pape affirme qu’ils ont une «responsabilité très grande», celle de former les opinions. Mais ils ont aussi, poursuit-il, «leurs propres tentations»: celles de la calomnie, de la diffamation et de la désinformation, ainsi que celle de la «coprophagie», qui consiste, selon lui, à «vouloir toujours communiquer le scandale» et «les choses mauvaises».

Pour le pape François la désinformation revient à «dire seulement une partie de la vérité et non l’autre». Elle est «probablement le dommage le plus grand que peut faire un média, parce qu’il oriente l’opinion dans une direction, omettant l’autre part de la vérité».

Une saine laïcité

Au cours de cet entretien, le pape François affirme également la nécessité pour une société d’adopter une «saine laïcité». Il précise toutefois que celle-ci doit être une «autonomie» des choses temporelles, et non un «laïcisme qui ferme la porte à la transcendance». Laïcisme inspiré selon lui par «l’Illuminisme», c’est-à-dire par le rationalisme des Lumières.

Le pontife explique ensuite combien l’année de la miséricorde a été pour lui une «inspiration du Seigneur». «Elle n’est pas venue d’un coup», raconte-t-il, parce que Paul VI et Jean Paul II avaient préparé le terrain, avec notamment l’encyclique de Jean Paul II Dives in misericordia (1980) et la canonisation en 2000 de sainte Faustine Kowalska. «J’ai ensuite senti que le Seigneur voulait cela», poursuit-il.

Le pape François revient également sur sa conception de l’Eglise synodale, qui «accompagne, laisse croître, écoute», et qu’il oppose à l’Eglise «pyramidale». Tout en précisant que l’Eglise est «toujours cum Petro et sub Petro« – avec Pierre et sous l’autorité de Pierre – car, ajoute-t-il, «Pierre est la garantie de l’unité de l’Eglise».

A propos du dernier synode sur la famille, l’actuel pontife souligne que tout ce que contient son exhortation apostolique Amoris laetitia a été «approuvé» lors du synode par «plus des deux tiers» des pères synodaux. Semblant ainsi répondre deux jours plus tard aux quatre cardinaux, ayant exprimé des points de doutes – dubia – le 14 novembre dernier.

«Ne perdez pas votre temps à des futilités»

Le pape réaffirme aussi sa conviction qu’il ne peut y avoir de violence «au nom de Dieu», et qu’il y a des «fondamentalistes» dans «toutes les religions». Sur l’Europe, le pontife explique qu’elle est en manque de «leaders» et précise qu’il ne compte pas se rendre en Belgique pour la commémoration de la fin de la Grande Guerre en 2018.

Enfin, le pape adresse un message aux jeunes: »n’ayez pas peur, ne soyez pas gênés de votre foi (…). J’ai deux conseils à donner: cherchez de nouveaux horizons et ne perdez pas votre temps à des futilités. Regardez droit devant et travaillez à votre vocation humaine»

La revue Tertio est un hebdomadaire belge néerlandophone, qui a vu le jour en 2000 et doit son nom à la lettre du pape Jean Paul II, Tertio Millennio Adveniente. Actuellement, le journal comptabilise une moyenne de 5’500 abonnés. (cath.ch/imedia/bh)

La désinformation est «le plus grand dommage» causé par les médias», lance le pape François.
7 décembre 2016 | 14:08
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 2  min.
Médias (135), pape (583)
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