Pape François: «Une nouvelle page du dialogue entre le christianisme et l'islam» écrite à Abou Dhabi
Face au risque du «choc» des civilisations, la rencontre interreligieuse d’Abou Dhabi du 4 février 2019 a permis d’écrire «une nouvelle page dans l’histoire du dialogue entre le christianisme et l’islam», a déclaré le pape François le 6 février lors de l’audience générale tenue dans la salle Paul VI au Vatican.
Rentré la veille d’un voyage de trois jours aux Emirats arabes unis, le pape n’a pas fait sa catéchèse habituelle lors de cette audience générale, mais il est revenu sur son déplacement à Abou Dhabi. Ce voyage fait partie des surprises de Dieu car pour la première fois un pape s’est rendu dans la péninsule arabique. Ce voyage court mais important dans cette «oasis multiethnique et multireligieuse» a permis d’écrire «une nouvelle page dans l’histoire du dialogue entre le christianisme et l’islam et dans l’engagement de promouvoir la paix dans le monde sur la base de la fraternité humaine», a exliqué le pape.
Il existe actuellement une forte «tentation d’assister à un choc entre les civilisations chrétienne et islamique», a relevé le pape, ainsi que de considérer les religions comme une «source de conflit». C’est pourquoi, en signant le document sur la fraternité humaine le 4 février, le pape et le grand imam de l’université Al-Azhar ont souhaité donner un signe «clair et décisif» qu’il est possible de se rencontrer, de se respecter et de dialoguer.
Malgré la diversité des cultures et des traditions, a ajouté le pontife argentin, le monde chrétien et islamique partagent en effet certaines valeurs communes comme la vie, la famille, le sens religieux, le respect des personnes âgées ou encore l’éducation des jeunes. Ainsi à Abou Dhabi, un pas de plus a été franchi dans le dialogue interreligieux : celui de l’affirmation commune de la fraternité humaine et de la condamnation de toutes les formes de violence, en particulier celles qui ont une motivation religieuse.
«Nouvelle tragédie» dans l’archipel des Bahamas
Le 2 février dernier, a rappelé le pape François à la fin de l’audience, un bateau a fait naufrage dans l’archipel des Bahamas. Il avait à son bord des dizaines de migrants originaires d’Haïti, et 28 d’entre eux ont été retrouvés noyés. Ces migrants, a insisté le pontife, étaient «en quête d’espoir et d’un avenir de paix». C’est pourquoi, il a adressé une «pensée affectueuse» aux familles dans le deuil ainsi qu’au peuple haïtien frappé par cette nouvelle tragédie. Puis, il a invité à prier pour les disparus et pour les blessés.
Le pontife a également salué les séminaristes et les professeurs du séminaire de Nantes (France), ainsi qu’une centaine de jeunes lycéens parisiens et de très nombreux jeunes marseillais. «Demandons à l’Esprit Saint de nous aider à promouvoir une véritable culture de la rencontre, leur a-t-il lancé, et, en tant qu’enfants de Dieu, à faire grandir la fraternité entre les hommes, grâce au respect, au dialogue et à la prière».
Le successeur de Pierre a encore noté la présence des membres de la Fondation Banco Farmaceutico. Ces derniers, a-t-il indiqué, collecteront des médicaments pour les personnes défavorisées dans des pharmacies italiennes le 9 février. (cath.ch/imedia/pad/mp)