Le pape François se rendra à Lesbos le 16 avril
Pour attirer une nouvelle fois l’attention sur le sort des migrants, le pape François se rendra brièvement à la rencontre des réfugiés sur l’île grecque de Lesbos le 16 avril 2016. C’est ce qu’a annoncé neuf jours plus tôt le Bureau de presse du Saint-Siège, expliquant que le pape avait été invité à effectuer cette démarche par le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée 1er et le président grec Prokopis Pavlopoulos.
Après son voyage éclair et fort symbolique sur l’île italienne de Lampedusa, en juillet 2013, pour attirer l’attention sur le sort des migrants, le pape François se rend donc cette fois sur l’île grecque de Lesbos, en mer Egée, à seulement quelques milles nautiques des côtes turques. Lors de cette visite de quelques heures, avec le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée 1er et l’archevêque orthodoxe d’Athènes Jérôme II, il ira à la rencontre des réfugiés et de ceux qui les accueillent, et pourrait participer à une prière œcuménique.
Un déplacement symbolique
Les îles égéennes ont vu passer en 2015 pas moins de 850’000 personnes en direction de l’Europe, fuyant guerres et misère. Depuis début 2016, 150’000 migrants venus principalement du Moyen-Orient et d’Asie auraient déjà transité par ces îles. Dans le même temps, plusieurs centaines ont péri en mer.
La visite du pape intervient peu après l’entrée en vigueur d’un accord entre l’Union européenne et la Turquie visant à limiter l’arrivée des migrants sur le Vieux continent. Quelques centaines de migrants entrés illégalement en Grèce ont déjà été reconduits vers la Turquie, pendant que d’autres continuaient de débarquer sur les côtes grecques. L’accord entre l’UE et Ankara est critiqué au Vatican où l’on parle de négation du «droit à émigrer». Fin février, le pape avait salué le «généreux secours» apporté aux migrants par la Grèce, souhaitant que les pays européens puissent négocier pour se distribuer équitablement les charges, face au blocage des frontières dans les Balkans.
Par ce déplacement symbolique, a expliqué le porte-parole du Vatican, le chef de l’Eglise catholique désire «attirer l’attention, le sens de la solidarité et de la responsabilité de toute la communauté des croyants». De la même façon qu’il s’est rendu à Lampedusa «sur le front méditerranéen», le pape souhaite désormais être présent «sur le front de la mer Egée», où de nombreux migrants font face à une situation si dramatique, a indiqué le Père Federico Lombardi.
Participation orthodoxe
Dans une région chrétienne, à majorité orthodoxe, a également fait observer le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, il était juste que cet événement se décline sous le signe œcuménique, avec la participation des autorités orthodoxes. Cette initiative commune, a insisté le Père Lombardi, manifestera ainsi que les Eglises chrétiennes sont unies face à cette urgence humanitaire et au service de la justice et de la paix.
Si ce déplacement annoncé à quelques jours de distance n’est pas encore présenté comme un voyage apostolique hors d’Italie, il s’agira cependant du 13e déplacement international du pape François. A l’époque moderne, le seul pontife à avoir visité la Grèce est Jean Paul II, en mai 2001, lors d’un pèlerinage jubilaire sur les pas de l’apôtre Paul. (cath.ch-apic/imedia/ak/ami/rz)