Depuis le 1er janvier 2018, on ne trouve plus de cigarettes au Vatican | domaine public
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Le pape François met fin à la vente de tabac au Vatican

A partir du 1er janvier 2018, la Cité du Vatican et le royaume du Bhoutan, dans l’Himalaya, partagent la particularité d’être les deux seuls Etats du monde où la vente du tabac est prohibée. Par la volonté du pape François, les boîtes de cigares et les paquets de cigarettes ont en effet disparu des rayons du supermarché du Vatican.

Pour les fumeurs italiens et étrangers, la perte est considérable. Au Vatican, le paquet de cigarettes se vendait en effet à seulement 3,8 euros, contre en moyenne 5,2 euros en Italie, soit environ 25% moins cher. La mesure a aussi un coût pour le Vatican. Selon le journaliste Emiliano Fittipaldi, le Vatican retirait chaque année environ 10 millions d’euros de bénéfices sur la vente du tabac, ce qui représentait presque la moitié des gains du supermarché du Vatican.

Le paradis des fumeurs du Vatican n’était cependant pas ouvert à tous. Seuls les porteurs d’une carte de légitimation spéciale peuvent avoir accès au supermarché hors-taxes sis dans l’enceinte de la Cité du Vatican. Il s’agit des employés et des retraités du Vatican, des religieux ou encore de diplomates. Environ 40’000 personnes posséderaient cette carte d’accès. Afin d’éviter les trafics, les ayants droit ne pouvaient acheter que cinq paquets par mois.

Selon la volonté du pape François, la vente de tabac n’est désormais plus possible au Vatican. «Le Saint-Siège ne veut pas contribuer à la vente de produits qui nuisent à la santé», commentait son porte-parole, Greg Burke, au moment de l’annonce de la mesure en novembre dernier. Cela même si cette vente fournissait un revenu intéressant pour la cité du Vatican. «Un profit ne peut pas être légitime s’il se fait en mettant en jeu la santé humaine.»

Un vice largement répandu

Historiquement le Vatican a toujours été assez ouvert au tabac. La plante fut introduite en Italie au milieu du XVIe siècle par le nonce et futur cardinal Prospero Santacroce qui lui donnera d’ailleurs son nom «d’erba di Santa Croce» (herbe de la Sainte Croix).

La fumée du tabac était largement répandue dans le clergé. Ainsi les papes Urbain VIII (1623-1644) et Innocent X (1644-1655) durent interdire la fumée pendant les offices à la basilique Saint Pierre. Le pape Alexandre VII (1655-1667) établit le premier monopole sur le tabac en Europe et plus tard, Benoît XIV (1740-1758) mis sur pied une manufacture pontificale de tabac.

Pie IX (1846-1878) réunit les trois unités de production de tabac à priser, de cigares et de cigarettes dans un atelier du quartier du Trastevere. Une inscription latine sur le bâtiment l’atteste encore aujourd’hui: «officina nicotianis foliis elaborandis» plus prosaïquement fabrique de tabac. Quant à la régie du monopole du tabac, elle possédait un bâtiment de prestige sur la Piazza Mastaï.

On raconte de Pie IX qu’il prisait volontiers du tabac et qu’il en proposa un jour à un cardinal qui refusa en expliquant qu’il n’avait pas ce vice. «Si c’était un vice, éminence, vous l’auriez!» lui rétorqua le pontife. (cath.ch/cic/mp)

Depuis le 1er janvier 2018, on ne trouve plus de cigarettes au Vatican | domaine public
2 janvier 2018 | 10:53
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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