Pape François: «On me dit indiscipliné»

Rome, 26 mai 2015 (Apic) Le protocole «froid» du Vatican, les «pressions» de sa fonction, le danger des médias, ou encore sa relation aux pèlerins place Saint-Pierre. Ce sont autant d’aspects sur lesquels le pape François s’est confié dans une longue interview au journal argentin La voz del pueblo, publiée le 24 mai 2015.

«C’est vrai qu’ici on me dit indiscipliné. Je ne suis pas beaucoup le protocole, a repris le pape. Il est très froid, bien qu’il y ait des événements officiels pour lesquels je m’y plie totalement». Reconnaissant que «les pressions» existaient dans sa fonction comme pour «toute personne de gouvernement», le chef de l’Eglise catholique a confié que ce qui lui coûtait le plus en ce moment était l’intensité du travail. «C’est le syndrome de la fin d’année scolaire, a plaisanté l’ancien professeur, qui ici se termine en juin».

Parmi les «problèmes» qui l’occupent, il a notamment déploré que les médias «prennent un mot par là et le décontextualisent». Le pape est notamment revenu sur l’exemple de sa rencontre à Ostie avec des personnes âgées, début mai, où sa phrase, «je suis (…) un peu malade», avait été surinterprétée par les médias. Et le pape de soupirer: «contre cet ennemi tu ne peux rien».

«Les gens me font du bien»

Interrogé sur les audiences générales du mercredi, le pape François a confié: «Les gens me font du bien, ils me transmettent des ondes positives (…) J’essaye d’être parlant (…) et concret», a ajouté le pape, évoquant l’anecdote de son enfance racontée à la foule des pèlerins six jours plus tôt. Et d’en conclure: «J’apprécie, dans un sens humain et spirituel».

Revenant sur son choix, au début de son pontificat, de vivre dans la Maison Sainte-Marthe et non dans les appartements pontificaux – choix qui lui est encore reproché par certains -, le pape a décrit cette résidence de «210 pièces» où vivent 40 personnes travaillant pour le Saint-Siège, comme «une maison d’hôtes, d’évêques, de curés, de laïcs qui passent et s’installent ici».

«C’est comme si ma vie allait en se mélangeant aux personnes, a-t-il décrit. Psychologiquement, je ne peux pas vivre sans les gens, je ne suis pas moine, c’est pour cela que je reste à vivre là dans cette maison». «Cela me fait beaucoup de bien de venir ici, a-t-il repris, de prendre mes repas dans la salle à manger (…) d’avoir la messe où participent des personnes de l’extérieur au moins quatre fois par semaine».

«Un type bien»

Interrogé sur ce qu’il aimerait qu’on retienne de lui, le pontife a simplement répondu: «que l’on se souvienne de moi comme d’un type bien (…) qui essaya de faire le bien. Je n’ai pas d’autre prétention».

Le pape François a également confié qu’il lui arrivait de pleurer face à des «drames humains», citant l’exemple récent de la minorité musulmane des Rohingyas, persécutée en Birmanie. Il a aussi cité les enfants atteints de maladies rares et confié qu’il avait été à la limite de pleurer publiquement «deux fois», notamment en pensant aux chrétiens persécutés d’Irak. (apic/imedia/lf/rz)

Le pape n'a pas l'intention d’introduire une ordination diaconale des femmes | Flickr/ Jeon Han/CC BY-SA 2.0
26 mai 2015 | 07:24
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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