Pape François: Ne pas classer les autres en «prochains» et «non prochains»
Il ne faut pas «classer les autres pour voir qui est son prochain et qui ne l’est pas», a averti le pape François, lors de l’audience générale du 27 avril 2016, commentant la parabole du Bon Samaritain. Au contraire, a-t-il expliqué, on peut devenir le prochain de n’importe qui se trouvant dans le besoin, à condition d’éprouver de la compassion.
Dans ce passage de l’Evangile, a poursuivi le pape devant quelque 25’000 pèlerins rassemblés place Saint-Pierre, le docteur de la loi s’adressant à Jésus voudrait «une règle claire qui lui permette de classer les autres en prochains et non prochains».
A l’exemple du prêtre et du lévite de la parabole, «il ne suffit pas de pratiquer le culte pour exercer la miséricorde envers le prochain», a poursuivi le pape. «Tu peux connaître toute la Bible, la liturgie, toute la théologie… mais connaître l’amour n’est pas automatique, l’amour a une autre voie», qui ne passe pas seulement par l’intelligence, a insisté le pontife. C’est ainsi que le Samaritain, d’ordinaire méprisé, se montre en syntonie avec le cœur de Dieu, a souligné le pape, tandis que le prêtre et le lévite ont des cœurs fermés et froids.
«L’amour, n’est pas un sentiment vague»
«Il n’est pas automatique que celui qui fréquente la maison de Dieu et connaît sa miséricorde, a insisté le pape, sache aimer son prochain». Pourtant, a-t-il appuyé, «devant la souffrance de tant de personnes épuisées par la faim, la violence et les injustices, nous ne pouvons rester spectateurs. Ignorer la souffrance de l’homme, cela signifie ignorer Dieu!». Cette parabole, a enfin noté le chef de l’Eglise catholique, montre que «la compassion, l’amour, n’est pas un sentiment vague», mais signifie «prendre soin de l’autre jusqu’à payer de sa personne». (cath.ch-apic/imedia/bl/rz)