Pape François: «Les guerres sont le fait de la riche Europe, et des Etats-Unis, vendeurs d'armes»
Les guerres sont le fait de «la riche europe, et des Etats-unis», vendeurs d’armes, a martelé le pape François le 6 avril 2019 devant des jeunes étudiants et leurs professeurs de l’Institut Saint-Charles de Milan (Italie). Au cours de cette audience dans la salle Paul VI, le pontife a répondu spontanément à leur questions.
Répondant à un jeune se demandant pourquoi dans le monde Dieu semblait avoir des préférences compte tenu des inégalités, le pape a estimé qu’il fallait en tenir les êtres humains responsables. «Pourquoi tant d’enfants sont affamés ? C’est le système économique injuste qui fait des préférences !». «Peut-être vous direz-vous: ‘tiens Je ne savais pas que le pape était communiste’. Non ! C’est l’Evangile !», a-t-il lancé.
«Pourquoi observons-nous des guerres dans le monde? Parce que la riche europe, et les Etats-unis vendent des armes pour massacrer des enfants». «Si vous les jeunes n’êtes pas capables de dire cela, alors c’est que vous n’êtes pas des jeunes», a estimé le pontife. Il a alors évoqué l’exemple d’un jeune homme qui avait gagné un concours pour devenir ingénieur dans une grande compagnie qui vendait aussi des armes. «Il a refusé, ça c’est un jeune courageux comme nous en avons besoin».
«La mafia n’a pas été inventée par les Nigérians»
Le patriotisme signifie appartenir à une culture, une identité, a par ailleurs déclaré le pape à une autre jeune femme. «Si je veux savoir qui je suis, je dois me demander, à qui j’appartiens». Certes, il y a des délinquants parmi les migrants, «mais la mafia n’a pas été inventée par les Nigérians!». De tous temps, les migrants sont ceux qui apportent des richesse selon lui. L’Europe a été faite par des migrants, «les barbares, les Celtes, tous ceux qui sont venus du nord ont apporté leur culture». Le vieux continent a grandi avec la somme des cultures.
Aujourd’hui, a regretté le pape François, existe une tentation de mettre en place une «culture des murs», pour empêcher la rencontre avec les autres peuples. Mais qui construit un mur «finira esclave à l’intérieur des murs qu’il a construit, sans horizon». Le cœur doit être ouvert pour accueillir et si «j’ai le cœur raciste, alors je dois le convertir». Le pontife a ainsi appelé les professeurs à enseigner aux jeunes comment grandir dans une culture de la rencontre capable d’accepter les différences. (cath.ch/imedia/ah/mp)