Pape François: «Grâce à Dieu, je vais bien»
«Je ferai d’autres voyages, si le Seigneur le veut, en 2022». Dans un entretien aux quotidiens italiens La Repubblica et La Stampa publié le 24 décembre 2021, le pape François affirme qu’il se porte bien après son opération chirurgicale de juillet dernier. Dans ces confidences personnelles, il vante les bienfaits de la lecture et fait mémoire des Noëls de son enfance.
«Grâce à Dieu, je vais bien. Je boîte un peu seulement parce que la marque de l’opération est en train de cicatriser, je ne suis plus tout jeune, mais je vais bien», assure le pape au fil du dialogue qui a eu lieu à sa résidence de Sainte-Marthe au Vatican. Le pontife mentionne les voyages qu’il a réalisés après son hospitalisation, à Budapest et en Slovaquie en septembre, à Chypre et en Grèce en décembre, ainsi qu’à Assise et exprime son intention d’en faire de nouveaux en 2022.
«Rien n’a changé dans ma journée, assure encore l’évêque de Rome: je me lève toujours à 4h du matin et je commence tout de suite à prier. Et puis je poursuis avec mes engagements et mes différents rendez-vous. Je m’accorde seulement une brève sieste après le déjeuner.»
Les 400 ‘cappelletti‘
Le pape argentin évoque les Noëls de son enfance, à Buenos Aires, où la naissance de Jésus se fêtait le jour du 25 décembre, et non la veille. Il garde l’image d’un matin de Noël où il avait trouvé sa grand-mère en train de confectionner 400 «cappelletti» – pâtes farcies : «Nous étions impressionnés.»
Cette année, «je prie Dieu afin que ce Noël transmettre plus de générosité et de solidarité. Mais véritables, concrètes et constantes, pas seulement des mots». Il pense particulièrement aux plus pauvres et aux enfants, confiant sa peine et sa colère devant les histoires d’abus commis à l’encontre de ces derniers. Le pontife se préoccupe également des enfants malades hospitalisés, recommandant à ceux qui ont des enfants en bonne santé de mesurer leur chance.
Le pape de 85 ans se souvient aussi des anniversaires de son enfance, quand sa mère préparait le chocolat chaud «très épais», ou encore du rôle de gardien de but qui lui était dévolu, une «école de vie», où le futur chef de l’Église catholique a appris à être «prêt à réagir aux dangers qui peuvent arriver de tous côtés».
Narrant également son passage symbolique à l’âge adulte à 16 ans, lorsque les jeunes revêtaient alors des pantalons longs d’homme, le pape dit ne pas verser dans la mélancolie : «Peut-être est-ce à cause de ma formation personnelle, je ne me le permets pas. Et peut-être aussi parce que j’ai hérité du caractère de ma maman, qui regardait toujours devant.»
Les livres de Bergoglio
Enfin, le pape François, qui offre chaque année des ouvrages spirituels à ses collaborateurs de la Curie romaine, évoque les livres de son adolescence, marquée notamment les romans de son compatriote Jorge Luis Borges et du russe Fedor Dostoïevski, ainsi que la poésie de l’allemand Friedrich Hölderlin, qui l’a, dit-il, fasciné. Autres œuvres inoubliables pour le pontife : Les vertes Années de l’écrivain écossais du XXe siècle d’Archibald Joseph Cronin et les Promessi sposi du dramaturge italien du XIXe siècle d’Alessandro Manzoni qu’il cite souvent et qu’il a relu récemment car «on y trouve toujours quelque chose de nouveau».
Il dresse le portrait de la famille Bergoglio qui suivait les nouvelles sur le quotidien argentin La Nación, et rend hommage à son père qui récitait Dante par cœur : «Il travaillait tant pour nous donner à manger, et il a réussi aussi à devenir cultivé.»
Aux jeunes d’aujourd’hui, le pontife ne conseillerait pas «de textes spécifiques», mais il recommande «de lire». Il met en garde contre le danger de la télévision «qui te remplit de messages qui ne restent pas, tandis que lire c’est autre chose, c’est un dialogue avec le livre-même, c’est un moment d’intimité que ni la télévision ni la tablette ne peuvent donner». (cath.ch/imdeia/ak/mp)