Pour le pape François, la Colombie offre «une synthèse chrétienne lumineuse»
Pour le pape François, la Colombie offre «une synthèse chrétienne lumineuse». Il a salué sa fidélité originale à l’Evangile du Christ et à son Eglise et, surtout, son courage indomptable à résister à la mort. Il a cependant invité les évêques à faire plus encore dans la défense de la famille et de la vie.
«Je vous suis très reconnaissant pour votre ministère épiscopal», a-t-il déclaré aux évêques, le 7 septembre 2017. Toutefois, malgré ce généreux travail pastoral, le pape a confié porter certaines inquiétudes. Ainsi, «malgré l’énorme travail, les réponses pour rendre efficace la maternité de l’Église dans l’enfantement, dans le soutien et l’accompagnement de ses fils, sont peut-être devenues encore plus difficiles».
Soutenir et protéger la famille
Premier sujet d’inquiétude : la famille. Les pasteurs, a-t-il demandé, doivent enseigner aux familles «que dans le Christ elles peuvent devenir un arbre luxuriant capable d’offrir de l’ombre, de porter du fruit en toute saison». Ils doivent être témoins de la force humble de l’Évangile de l’amour généreux qui unit l’homme et la femme.
Le pontife a ainsi déploré la fragilité du lien matrimonial et le fléau de la violence et de l’alcoolisme qui détruisent les familles. Cela conduit à l’absence des parents avec ses conséquences tragiques d’insécurité. Alors, les jeunes sont menacés par le vide de l’âme et entraînés dans la drogue et les tentations d’une vie facile.
Les évêques, a poursuivi le successeur de Pierre, ne doivent prendre part à aucune négociation qui braderait les espérances des jeunes, notamment concernant le mirage du narcotrafic qui mercantilise l’enfer. Au contraire, ils doivent recevoir les jeunes avec le cœur du Christ et leur ouvrir des espaces dans la vie de l’Eglise.
Par ailleurs, le pape François a rappelé l’exigence de la défense de la vie depuis le sein maternel jusqu’à sa fin naturelle, dénonçant ainsi l’avortement, autorisé dans certains cas en Colombie depuis 2006, et l’euthanasie, quant à elle légalisée en 2016. «Même quand beaucoup proclament le nouveau dogme de l’égoïsme», il faut persévérer à se laisser rassembler par Dieu qui est communion.
Les prêtres ont besoin de sentir la «paternité» de leur évêque
Autre sujet de préoccupation du pape : les prêtres. Ceux-ci «ont besoin, avec une nécessité et une urgence vitales, de la proximité physique et affective de leur évêque». Les prêtres, a insisté le pontife, «demandent de sentir qu’ils ont un père». Leur cœur ne peut se contenter de la communication précaire, impersonnelle et externe avec leur évêque.
Les racines spirituelles et l’itinéraire de formation des prêtres doivent donc être un souci permanent des évêques, a demandé le pape François. Sans quoi, les prêtres risquent une désorientation intérieure, la fatigue d’un cœur qui ne sait plus accompagner car ils sont en première ligne face aux souffrances.
Ces inquiétudes ne sont pas une liste de tâches, a expliqué l’évêque de Rome, et il n’entend pas apporter de recettes. Il faut faire confiance à la puissance cachée de Dieu. Pour cela, le pape a demandé aux évêques de garder la sérénité en réalisant dans la communion leur lourde mission de pasteurs de la Colombie. (cath.ch/imedia/xln/mp)