Pape François: «C'est la conscience du peuple de Dieu qui mène l'Eglise en avant»

Pour le pape François, c’est la «conscience du saint peuple fidèle de Dieu» qui mène l’Eglise de l’avant. Tel est le message qui ressort de ses échanges avec les jésuites du Chili et du Pérou lors de son voyage dans ces pays du 15 au 21 janvier 2018. La revue jésuite italienne Civiltà Cattolica en publie le contenu dans son édition du 15 février 2018.

A rebours du grave dégât qu’est le cléricalisme, a affirmé le pontife, l’évangélisation est faite par l’Eglise comme peuple de Dieu. Pour le pape, c’est seulement étant «en sortie» que l’Eglise peut aller de l’avant. Cette conscience du peuple, a-t-il indiqué, se manifeste tout particulièrement en Amérique latine par la créativité de la piété populaire qui au départ n’intéressait pas les clercs.

Ainsi, ces derniers doivent être bien conscients que l’Eglise est constituée de tout le peuple de Dieu, a insisté le pontife argentin. Celui-ci est infaillible in credendo (en ce qu’il croit), a-t-il souligné tant devant les jésuites chiliens que péruviens, reprenant des mots de son exhortation apostolique Evangelii Gaudium (2013).

Souvent, a regretté le pontife, le peuple de Dieu est blessé par une catéchèse rigide, moraliste. A l’inverse de cette dualité du licite-illicite, a-t-il soutenu, l’exhortation apostolique Amoris laetitia (2016) veut aider à discerner sur les limites. Et en cela, a-t-il estimé, la Compagnie de Jésus doit aider l’Eglise toute entière.

L’attitude face aux résistances

Ce discernement, a encore poursuivi le pape François, doit aussi s’appliquer dans le processus de réforme, face aux éventuelles résistances. Car celles-ci, a-t-il reconnu, peuvent aussi contenir une petite part de vérité. Pour l’évêque de Rome, il faut alors prendre le temps de dialoguer et d’expliquer lorsque cela est possible.

Dans le cas contraire, lorsque les résistances viennent de personnes qui croient posséder la vraie doctrine et t’accusent d’être hérétique (…), je prie simplement pour elles, a confié le pontife. Il a notamment expliquer ne pas lire les sites internet de cette prétendue résistance, afin de préserver son hygiène mentale.

Par ailleurs, le pape a affirmé que les pauvres sont le centre de l’Evangile. «On ne peut pas prêcher l’Evangile sans les pauvres». (cath.ch/imedia/mp)