Le pape crée une Commission d’études sur le diaconat des femmes
Le pape François a décidé de s’attaquer à une question délicate dans l’Eglise en instituant officiellement une Commission d’études sur le diaconat des femmes, le 2 août 2016, a indiqué le Bureau de presse du Saint-Siège dans un communiqué.
«Après une prière intense et une réflexion mature», le pape François a donc «décidé d’instituer une commission d’études sur le diaconat des femmes», indique ainsi le communiqué.
Le 12 mai dernier, le pape François avait reçu au Vatican 900 supérieures de congrégations féminines à l’occasion de l’assemblée plénière de l’Union internationale des supérieures générales (UISG). Par écrit, les représentantes de l’UISG lui avaient alors fait cette demande explicite: «Qu’est-ce qui empêche l’Eglise d’inclure les femmes parmi les diacres permanents, comme c’est arrivé dans l’Eglise primitive? Pourquoi ne pas constituer une commission officielle qui puisse étudier la question?»
«Quel était le rôle de la diaconesse à cette époque? (…) Constituer une commission officielle qui puisse étudier la question? Je crois que oui, avait alors répondu le pape. Ce serait bien pour l’Eglise d’éclaircir ce point». Pourtant, devant l’emballement médiatique, le Vatican avait d’emblée souhaité calmer le jeu. Dès le lendemain, le Père Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, avait assuré que le pape n’avait pas pour autant «l’intention d’introduire une ordination diaconale sur les femmes».
Une première commission en 2001
Le pape François lui-même, à bord de l’avion qui le ramenait d’Arménie le 26 juin dernier, avait assuré être un peu fâché avec les journalistes, car annoncer que l’Eglise ouvre la voie aux diaconesses, comme il l’avait lu dans les journaux, n’était pas la vérité. Cette nouvelle commission, précise le communiqué du Bureau de presse, devra étudier la question du diaconat féminin «surtout au regard des premiers temps de l’Eglise».
En 2001, la Commission théologique internationale avait déjà cherché à clarifier le sens du mot «diaconesse» tel qu’il était utilisé dans les premiers temps de l’Eglise, pour déterminer si les normes concernant l’impossibilité de l’ordination sacerdotale des femmes sont également valables pour l’ordination diaconale. A l’issue de cette session, la commission avait alors exclu la possibilité d’ordonner des femmes diacres.
En 2003, rappelle Radio Vatican, la commission théologique internationale mena une enquête historique sur la question, à la demande de Jean Paul II. Un document important, intitulé Le Diaconat: Évolution et perspectives, avait été publié dans la foulée… En 2006, Benoît XVI avait pour sa part affirmé que »plus d’espace et plus de responsabilité peuvent être confiés aux femmes dans le service ministériel».
Une commission de douze membres
Présidée par le jésuite espagnol Mgr Luis Francisco Ladaria Ferrer, secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi, cette commission est composée de 12 membres, six hommes et six femmes: six prêtres, deux religieuses et quatre expertes laïques.
Les deux religieuses sont l’Espagnole Nuria Calduch-Benages, membre de la Commission biblique pontificale et l’Italienne Mary Melone, recteur de l’Université pontificale antonienne. Quatre expertes laïques les accompagnent: Francesca Cocchini, professeur à l’Université La Sapienza et à l’Institut Augustinianum de Rome; l’Allemande Marianne Schlosser, professeur de théologie spirituelle à l’Université de Vienne et membre de la Commission théologique internationale ; l’Italienne Michelina Tenace, professeur de théologie fondamentale à l’Université pontificale Grégorienne de Rome ; l’Américaine Phyllis Zagano, professeur à la Hofstra University de New York.
Les membres masculins de cette commission sont tous prêtres: l’Italien Piero Coda, président de l’Institut universitaire «Sophia» de Loppiano et membre de la Commission théologique internationale ; l’augustinien Robert Dorado, président de l’Institut patristique Augustinianum de Rome et enseignant de patrologie ; l’Espagnol Santiago Madrigal Terrazas, enseignant d’ecclésiologie à l’Université pontificale Comillas de Madrid ; l’Allemand Karl-Heinz Menke, enseignant de théologie dogmatique à l’Université de Bonn et membre de la Commission théologique internationale, le salésien rwandais Aimable Musoni, professeur d’ecclésiologie à l’Université salésienne de Rome, et enfin le jésuit e belge Bernard Pottier, enseignant à l’Institut d’études théologiques de Bruxelles, membre de la Commission théologique internationale. (cath-apic/imedia/bl/rv/bh)