Le pape appelle à une révolution culturelle fondée sur l’alliance homme-femme
Le pape François a appelé le 5 octobre 2017 à une «révolution culturelle» fondée sur l’alliance homme-femme. Il a ouvert, dans la salle Paul VI au Vatican, les travaux de l’assemblée générale de l’Académie pour la vie, profondément renouvelée dans ses membres et ses objectifs.
Le pontife a voulu à cette occasion élargir la réflexion sur la vie à l’alliance homme-femme et au lien entre générations.
Lors de son allocution inaugurale, le pape, debout devant la centaine de membres de l’Académie, a souhaité donner un «nouvel horizon» à cette institution créée par Jean Paul II en 1994. Tout en étant conscient que les récents changements de statuts et de membres pouvaient être difficiles à comprendre.
Pour le pontife, c’est une véritable «révolution culturelle» qui est nécessaire, une nouvelle «synthèse anthropologique» pour affronter à la bonne hauteur les défis de l’époque.
Sus à l’»égolâtrie»
Défis que le pape François résume ainsi: culture matérialiste et obsessionnellement centrée sur l’individu-roi, «égolâtrie» ou culte du soi. Une telle culture a pour lui des conséquences gravissimes sur les affections humaines et les liens de la vie, du fait d’une alliance dangereuse entre l’économie et la technique, via les biotechnologies et la manipulation du vivant.
Face à cela, la foi chrétienne doit reprendre l’initiative, a-t-il souligné, à travers notamment l’alliance fondamentale entre l’homme et la femme. Cette alliance est précieuse, elle n’est pas un handicap. Le successeur de Pierre estime même que «notre histoire ne pourra être rénovée si nous réfutons cette vérité».
Refuser la manipulation de la différence sexuelle
Il s’agit pour lui de refuser la «manipulation biologique et psychique de la différence sexuelle», pour ne pas démanteler la créativité et la fécondité de l’alliance homme-femme. Car cette alliance, pour le pontife, doit permettre de reprendre en mains la direction de toute la société, à travers le mariage et la famille. Ces derniers, avec le lien entre générations, sont «la voie pour la transmission de la vie».
Pour l’Eglise, cela implique aussi une théologie de la Création et de la Rédemption, «plus que jamais nécessaire», et dont l’encyclique Laudato si’ est le manifeste. Voilà pourquoi, a encore affirmé le pape François, le rôle de l’Académie ne peut être limité à des situations spécifiques de conflit éthique, social ou juridique.
Intervention de Tugdual Derville
Après ce discours pontifical, les travaux de l’assemblée générale doivent se tenir jusqu’au 6 octobre sur le thème des nouvelles technologies. Membre de l’Académie pour la vie, Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita, un des porte-parole de La Manif pour tous et co-initiateur du Courant pour une écologie humaine, estime qu’il y a une «cohérence pastorale» dans l’approche du pape François.
Cette cohérence consiste à considérer que «tout est lié», comme l’affirme Laudato si’, tant l’embryon que la personne âgée. Pour lui, la dimension pastorale est nécessaire pour accompagner la doctrine, dans des débats comme celui de la procréation médicalement assistée (PMA) en France. Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, a annoncé le 12 septembre dernier que l’ouverture de la PMA à toutes les femmes serait proposée dans le cadre de la révision de la loi de bioéthique en 2018.
Le prochain colloque organisé par l’Académie pour la vie portera sur le suicide assisté. Il aura lieu en novembre prochain. (cath.ch/imedia/ap/be)