Pandémie: l'engagement des religieuses honoré par le Royaume-Uni
Les religieuses qui œuvrent dans le monde constituent une véritable «armée» disposée à faire le bien, a salué Sally Axworthy, ambassadeur de Grande-Bretagne près le Saint-Siège, lors d’un symposium intitulé «Les femmes religieuses en première ligne» co-organisé avec l’ambassadeur des États-Unis près le Saint-Siège, Callista Gingrich, le 23 juin 2020. Entre prise en charge des personnes handicapées, lutte contre les abus sexuels et soin des plus âgés, trois d’entre elles ont partagé leur quotidien bouleversé par la pandémie.
«L’une des découvertes que j’ai faites en tant qu’ambassadeur près le Saint-Siège, a confié Sally Axworthy durant ce symposium, a été de prendre conscience de l’immense travail effectué par les congrégations religieuses» dans le monde. En donnant la parole à trois d’entre elles durant cette crise mondiale, les deux diplomates ont voulu «honorer la mémoire» de ces religieuses qui ont donné leur vie durant cette pandémie et témoigner de leur sacrifice pour prendre soin des plus faibles, a considéré Callista Gingrich.
Au secours des enfants handicapés du Ghana
Les religieux comme les religieuses constituent une véritable «armée» disposée à faire le bien dans le monde, a poursuivi l’Américaine avant de laisser la parole à Sœur Therese Mario Mumuni, religieuse au Ghana, investie auprès d’enfants porteurs de handicap. Face au problème du meurtre de nombreux nouveaux-nés déficients dans ce pays africain, pour certains empoisonnés dès leur naissance, celle-ci a décidé de consacrer sa vie à ces «âmes innocentes créées à l’image de Dieu». «Pourquoi un innocent devrait-il mourir?», s’est-elle vigoureusement interrogée.
La religieuse africaine se bat aussi pour que ces enfants à problème ne soient pas vendus, leur prix oscillant entre 10 et 15 dollars pour les trafiquants. Durant la crise sanitaire, elle a confié avoir peiné à nourrir chaque jour ces enfants, qui pour certains ne peuvent ingérer que du lait. Sans compter que les demandes de prise en charge n’ont pas cessé durant le confinement. «Avec la pandémie, nous avons dû lutter avec le peu que nous avions», résume-t-elle, le virus ayant renforcé la situation précaire du pays.
«Ensemble, nous devons briser les chaînes des exploiteurs»
Sœur Imelda Poole
La croissance explosive de la pauvreté durant cette crise sanitaire a également été soulignée par Sœur Imelda Poole, religieuse fondatrice de Mary Ward Loreto, une association de lutte contre la traite humaine, fléau qui concerne plus de 40 millions de victimes dans le monde. Avec le Réseau religieux en Europe contre la traite et l’exploitation, elle s’emploie à plaider pour un renforcement de la législation auprès des autorités pour lutter contre la traite. Elle a pu présenter à ce titre son travail au Conseil de l’Europe. Le confinement, a-t-elle alerté, a entraîné une augmentation des abus sexuels en raison de l’exposition de nombreux enfants à internet. «Ensemble, nous devons briser les chaînes des exploiteurs», a-t-elle demandé.
Sœur Combonienne travaillant à Jérusalem, Alicia Vacas a quant à elle raconté le calvaire vécu par les religieuses de sa communauté de Bergame, ville épicentre du virus en Italie. Sur les 60 religieuses composant cette communauté, 45 ont été malades et 10 ont perdu la vie. «Tout le monde était malade», résume-t-elle. Dans ce contexte, les jeunes religieuses se sont dédiées au soin des plus âgées, soit la majeure partie de la communauté. Dépourvues de protection, ces religieuses ont réussi à faire face à la pandémie grâce à la solidarité d’autres congrégations du monde entier qui ont pu leur faire parvenir du matériel de protection. (cath.ch/imedia/cg/rz)