La pallium, signe d'autorité et de communion

Le pape François remet le 29 juin 2017 le pallium aux archevêques métropolites nommés au cours de douze derniers mois. Ce vêtement, hérité de l’Empire romain, représente l’autorité des métropolites sur leur territoire, en communion avec celle du pape.

Dérivant d’un manteau porté dans l’Antiquité, le pallium actuel apparaît au 5e siècle, comme symbole de l’autorité de l’empereur romain. Avec la chute de l’Empire romain d’Occident et l’amoindrissement du pouvoir de Byzance sur Rome, le pape remplace peu à peu l’empereur dans certaines de ses prérogatives et récupère certains de ses symboles d’autorité.

En 513, le pape Symmaque (498-514) remet pour la première fois le pallium à un évêque, le futur saint Césaire, archevêque d’Arles (France) entre 502 et 542. Le pontife atteste ainsi que Césaire est son représentant en Gaule. Deux pallia ayant appartenu à Césaire sont toujours conservés. L’un a été présenté du 24 mars au 25 juin dans le cadre d’une exposition aux Musées du Vatican.

Selon le droit canon, le pallium «signifie le pouvoir dont le Métropolitain, en communion avec l’Église romaine, est muni par le droit dans sa propre province». Il peut donc être porté dans toutes les églises de la province mais en aucun cas hors de celle-ci. De même, si un archevêque est nommé dans un autre archidiocèse, il doit demander un nouveau pallium.

Bénédiction des agneaux

Tissé en laine pure, le pallium symbolise ainsi tant l’agneau pascal que la brebis égarée, que le Bon Pasteur porte sur ses épaules. «Le pallium peut être considéré comme une image du joug du Christ, que l’évêque […] prend sur ses épaules», avait expliqué Benoît XVI lors de la messe inaugurale de son pontificat.

Cette longue étoffe est blanche, avec les extrémités noires. Elle est frappée de cinq croix, noires pour les métropolites, rouges pour le pallium du pape. C’est pourquoi la remise du pallium a remplacé le couronnement de la tiare lors de l’intronisation du Souverain pontife. De même, Benoît XVI et son successeur ont choisi de ne pas faire figurer la tiare sur leur blason, mais ont ajouté ce pallium.

Chaque année, le 21 janvier, jour de la fête de sainte Agnès, le pape bénit deux agneaux de moins d’un an. Les animaux sont ensuite tondus lors de la Semaine sainte et c’est à partir de leur laine que sont confectionnés les pallia.

Ceux-ci sont apportés le 28 juin à la basilique Saint-Pierre et reposent jusqu’au lendemain sur la tombe de l’apôtre. Le 29 juin, le pontife remet lui-même aux métropolites nommés au cours de la messe des saints Pierre et Paul. Et ce pour marquer la communion des métropolites avec le successeur de Pierre, et la soumission à son autorité.

Actuellement, seuls 48 archevêques, dont 7 en France, ne sont pas métropolites. Ils n’ont donc pas le droit de porter le pallium. (cath.ch/imedia/xln/pp)