Pakistan: Un chrétien en détention suite à de fausses accusations de blasphème
Lahore, 04.09.2015 (cath.ch-apic) La loi sur le blasphème au Pakistan continue à être utilisée pour régler des conflits personnels. Le dernier cas en date est celui du chrétien Pervaiz Masih, habitant du village d’Usman wala, dans le district de Kasur, au Pendjab. Il a été dénoncé et arrêté pour blasphème suite à une controverse privée avec un musulman, portant sur la vente de matériaux de construction, rapporte le 4 septembre 2015 l’agence d’information vaticane Fides.
«Selon un scénario qui se répète, la partie musulmane use et abuse de la loi sur le blasphème, accusant injustement un chrétien après une dispute privée qui n’a rien à voir avec la religion» a indique à Fides Me Aneeqa M. Anthony, avocat chrétien responsable de l’ONG ‘The Voice’. Dans le village, l’épisode a causé de fortes tensions entre chrétiens et musulmans.
La police a fait irruption au domicile de Pervaiz Masih dans la nuit du 1er au 2 septembre et l’a battu avec violence avant de l’arrêter. L’équipe de l’ONG ‘The Voice’ a pris la responsabilité de la sécurité de sa femme et de leurs quatre enfants. «Nous ferons tous les efforts possibles afin que soit fait justice à Pervaiz», conclut Me Anthony.
Pas de liberté sous caution pour des chrétiens accusés de blasphème
Dans le même temps, le tribunal anti-terrorisme de Gujranwala a rejeté la demande de mise en liberté sous caution d’un groupe de chrétiens accusés de blasphème. Le pasteur protestant Gill Aftab, responsable de la ‘Biblical Church of God’ et douze de ses fidèles sont accusés d’avoir offensé l’islam en publiant des affiches sur lesquelles était utilisé le mot ‘rassoul’ (en urdu: apôtre). Or ce terme est un des attributs du prophète Mahomet. Le typographe musulman qui a imprimé les affiches a de son côté obtenu sa liberté sous caution.
L’attitude du juge est une entrave à la justice, le terme ‘rassoul’ est présent dans la Bible en urdu et les chrétiens n’avaient aucune intention blasphématoire, a dénoncé le Center for Legal Aid, Assistance and Settlement (CLAAS). En affirmant qu’il n’est pas possible de tolérer cette appellation, le juge a obéi à des préjugés et a exprimé ses sentiments personnels. Les avocats de CLAAS contestent également le fait que le cas ait été confié à un tribunal anti-terrorisme.(apic/fides/mp)