Pakistan: Trois membres de la communuaté ahmadie tués et trois condamnés à mort
Un avocat pakistanais, son épouse et l’un de leurs enfants, âgé de deux ans, ont été assassinés, le 9 octobre 2017 dans leur maison de Sheikhupura, dans la province du Penjab. Un autre enfant de cinq ans a survécu à l’attaque en se cachant sous un lit.
Maître Rauf Ahmad Thakur et sa famille appartenaient à la communauté musulmane hétérodoxe des ahmadis. Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agirait d’un crime d’honneur, la famille de l’épouse de l’avocat n’approuvant pas son mariage avec un croyant ahmadi.
Trois autres membres de cette même communauté ahmadie ont été condamnés à mort pour blasphème par un tribunal de première instance de la même ville. Ils sont accusés d’avoir arraché des affiches, placardées par des musulmans, qui réclamaient le boycott de la communauté ahmadie. Sur les affiches arrachées se trouvaient des versets du Coran et les trois personnes ont ainsi été reconnues passibles de l’accusation de blasphème et condamnés à la peine capitale.
La violence contre les minorités religieuses s’intensifie
Dans un message envoyé à l’agence missionnaire vatican Fides, Me Sardar Mushtaq Gill, avocat chrétien engagé en faveur des droits des minorités religieuses au Pakistan demande aux autorités d’adopter des mesures fortes à l’encontre des coupables et des extrémistes religieux qui polarisent la société et utilisent la violence à l’encontre des minorités religieuses au Pakistan.
Les ahmadis: une «secte héritique»
Les membres de la communauté ahmadie, considérée comme une «secte hérétique» au Pakistan, sont souvent pris pour cible dans leurs maisons ou leurs mosquées. Avec 5 millions d’ahmadis au Pakistan, la persécution à leur encontre est particulièrement sévère et systématique. Les sentiments anti-ahmadis sont forts et alimentés par différents groupes religieux. L’Ahmadiyya est un courant de l’islam fondé en 1889 en Inde par Mirza Ghulam Ahmad.
Ces jours derniers, la question ahmadie est revenue sur le devant de la scène au Pakistan avec la revendication d’une d’expulsion totale des ahmadis de tous les postes la fonction publique ainsi que de l’armée. La communauté ahmadie a été déclarée «non musulmane» au Pakistan au travers d’un amendement constitutionnel en 1974. Cette mesure introduisit le délit, pour les ahmadis, de se présenter comme «musulmans» ou de se référer à leur foi comme à l’islam. Il leur est également interdit de prêcher, de publier du matériel religieux ou de se rendre en pèlerinage en Arabie saoudite. (cath.ch/fides/mp)