Oxford: décès du métropolite orthodoxe Kallistos Ware

Le théologien orthodoxe Kallistos Ware, métropolite de l’archidiocèse de Thyateira et de Grande-Bretagne, du patriarcat œcuménique de Constantinople, est décédé le 24 août 2022 à l’âge de 87 ans, à Oxford. Théologien, auteur et conférencier, il a largement contribué à faire connaître l’orthodoxie au monde entier.

«Érudit, conférencier et auteur de renom, ecclésiastique dévoué et fidèle, père spirituel bien-aimé, le métropolite Kallistos a servi le Christ et son Église pendant de nombreuses années. Ses paroles, parlées et écrites, ont fait connaître l’orthodoxie au monde entier, en particulier à son pays natal», a indiqué l’archidiocèse.

Maître de conférences en études orthodoxes orientales à l’Université d’Oxford de 1966 à 2001, le métropolite Kallistos s’était aussi fait connaître comme un artisan du dialogue œcuménique, notamment avec les anglicans et les catholiques.

Né dans une famille anglicane d’Angleterre

Timothy Richard Ware est né en 1934 dans une famille anglicane de Bath, dans le Somerset. Il fait des études de lettres classiques à Londres et à Oxford tout en s’intéressant à la théologie. En 1958, à l’âge de 24 ans, il embrasse la foi orthodoxe. Puis devient quelques temps plus tard moine au monastère de Saint Jean le Théologien à Patmos, en Grèce. Il a également fréquenté d’autres grands centres de l’orthodoxie, comme Jérusalem et le Mont Athos. En 1966, il a été ordonné prêtre au sein du Patriarcat œcuménique, recevant le nom monastique de Kállistos.

En 1966, Il devient maître de conférences à l’université d’Oxford en études orthodoxes orientales, poste qu’il occupe pendant 35 ans jusqu’à sa retraite en 2001.

En 1982, il est élevé à l’épiscopat en tant qu’évêque auxiliaire. Avant de devenir métropolite de l’archidiocèse de Thyateira et de Grande-Bretagne en 2007.

Un auteur prolifique

Ware est un auteur et un conférencier prolifique. Il a écrit ou édité plus d’une douzaine de livres, et de nombreux articles. Il est surtout connu son ouvrage The Orthodox Church publié en 1963, avant même son ordination à la prêtrise. Plusieurs fois révisé et réédité, il a été traduit en français en 1968 sous le titre L’Orthodoxie: l’Église des sept Conciles.

Le métropolite Kallistos était le lauréat de plusieurs doctora honoris causa et de nombreuses distinctions. (cath.ch/com/mp)

Un symbole d’amour entre chrétiens divisés
Les deux derniers jours de la vie du métropolite Kallistos sont devenus un symbole d’amour entre des chrétiens divisés, a témoigné le journaliste américain Peter Anderson: «Sa mort a permis de surmonter les barrières et les tensions entre les patriarcats œcuménique et de Moscou pendant une courte période. Bien que le patriarcat de Moscou ait rompu la communion avec le patriarcat œcuménique, le métropolite Hilarion de Budapest et de Hongrie (patriarcat de Moscou) a pris l’avion de Budapest à Oxford pour être auprès de son ancien maître et mentor pendant les derniers jours de sa vie.»
Le métropolite Hilarion en a lui-même livré un bref récit dans une vidéo sur son compte Telegram: «J’ai passé les deux derniers jours de sa vie terrestre auprès de lui. Le matin du 23 août, j’ai célébré la Divine Liturgie à son chevet. Il a reçu le saint sacrement du Christ en pleine conscience et avec une grande gratitude. Quelques heures plus tard, il est tombé dans le coma et il est décédé à 1h du matin le 24 août. Avec le Père Stephen Platt, recteur du diocèse de Surozh de l’Église orthodoxe russe à Oxford et quelques personnes proches du métropolite Kallistos, j’ai célébré la première panichida (office de prière pour les défunts).  MP