Ouverture des causes de canonisation de Cyprien et Daphrose Rugamba
Kigali, 18:09.2015 (cath.ch-apic) Mgr Thaddée Ntihinyurwa, archevêque de Kigali, a ouvert solennellement le 18 septembre 2015 le procès de canonisation de Cyprien et Daphrose Rugamba. Assassinés le 7 avril 1994, premier jour du génocide au Rwanda, ils avaient fondé quelques années auparavant la Communauté de l’Emmanuel dans ce pays.
Cyprien et Daphrose étaient originaires de la même paroisse du sud du Pays. Après des des études d’histoire au Burundi et en Belgique Cyprien Rugamba travaillait dans la haute administration. Spécialiste reconnu des sciences humaines, il a consacré une grande partie de son temps à la poésie, à la musique et à la chorégraphie. Quant à Daphrose, elle fut enseignante avant de se consacrer à ses enfants. Le couple s’est marié en janvier 1965 mais connaîtra de grandes difficultés conjugales jusqu’à la conversion de Cyprien en 1982 pour laquelle priait ardemment son épouse. Dès lors ils devinrent un couple où l’amour, la tendresse, la délicatesse, la connivence ont été visibles de tous. Et c’est fort de cette expérience qu’ils vont s’engager pour l’évangélisation des couples africains. Ils vont alors vivre une vie de foi intense à travers le renouveau charismatique et les groupes de prières, et s’engager en particulier auprès des malades et des enfants des rues.
Une communauté fondée en 1990
Cyprien et Daphrose découvriront la Communauté de l’Emmanuel lors d’un séjour à Paray-le-Monial en 1989. De retour dans leur pays, ils décident de fonder une maisonnée. La Communauté de l’Emmanuel au Rwanda est née. Au moment de leur mort, la Communauté comptait une centaine de membres rwandais. Aujourd’hui, ils sont un millier, ce qui en fait la deuxième plus grande communauté après la France.
L’attitude pacifiste du couple ainsi que les prises de positions publiques de Cyprien dénonçant les appels à la violence et la mention ethnique sur les cartes d’identité dans le climat de guerre civile montante, ont placé les Rugamba en tête des personnalités à abattre. Ils seront assassinés le premier jour du génocide à leur résidence avec six de leurs dix enfants. (apic/com/mp)