En Ouganda, le pape appelle à travailler pour la vérité, la justice et la réconciliation

«Le monde regarde l’Afrique comme le continent de l’espérance», a déclaré le pape François à son arrivée en Ouganda, deuxième étape de son voyage sur le continent africain, le 27 novembre 2015. Au palais présidentiel d’Entebbe, lors d’une rencontre avec les autorités locales et le corps diplomatique après un accueil chaleureux à l’aéroport, le pape a appelé les responsables ougandais à travailler pour la vérité, la justice et la réconciliation avec rectitude morale. Il a également salué l’accueil que réserve l’Ouganda aux réfugiés de nombreuses nations voisines.

Reçu par le président Yoweri Museveni, à la tête du pays depuis près de 30 ans, le pape François a notamment évoqué dans son discours la figure des martyrs d’Ouganda, des catholiques et des anglicans tués à la fin du 19e siècle lors des persécutions du roi Mwanga II. Ces martyrs, a soutenu le pape, «sont de véritables héros nationaux» qui rappellent à tous «le rôle important que la foi, la rectitude morale et l’engagement pour le bien commun ont joué, et continuent de jouer dans la vie culturelle, économique et politique de ce pays». L’Ouganda connaît une corruption endémique, qui a donné lieu à de nombreux scandales.

Ces martyrs, a poursuivi le pape François, «nous rappellent aussi que, malgré nos différentes croyances et convictions, nous sommes tous appelés à rechercher la vérité, à travailler pour la justice et la réconciliation, comme à nous respecter, nous protéger et à nous aider mutuellement en tant que membres de la même famille humaine». «Ces hauts idéaux sont particulièrement requis chez des hommes et des femmes comme vous, a alors assuré le chef de l’Eglise catholique, qui sont chargés d’assurer une gestion bonne et transparente, le développement humain intégral, une large participation à la vie nationale, ainsi qu’une distribution sage et juste des biens dont le Créateur a si généreusement doté cette terre».

Accueil des réfugiés

L’Ouganda comptait en janvier dernier, selon le HCR, pas moins de 450’000 réfugiés, principalement originaires de République démocratique du Congo, du Sud Soudan, de Somalie, du Rwanda et du Burundi, venus au grès des conflits dans leurs différents pays. Le pape a alors salué l’extraordinaire souci de l’Ouganda pour l’accueil de ces réfugiés. «Notre monde, en proie aux guerres, à la violence et à de diverses formes d’injustice, expérimente un mouvement de populations sans précédent», a relevé le pape avant d’expliquer que «la façon dont nous traitons les réfugiés est un test de notre humanité, de notre respect de la dignité humaine et surtout de notre solidarité envers nos frères et sœurs dans le besoin».

Avant cet accueil protocolaire mais détendu au palais présidentiel, le pape François avait été accueilli de façon extrêmement chaleureuse à l’aéroport d’Entebbe, situé à une quarantaine de kilomètres au Sud-Ouest de Kampala, la capitale. Des chants traditionnels et des danses colorées ont alors marqué la descente d’avion du pape. Des musiciens jouaient des percussions et d’autres sonnaient dans des trompes de bois traditionnelles, baptisées agwara. (cath.ch-apic/imedia/ami/mp)

 

Une rue de Kampala, la capitale de l'Ouganda
28 novembre 2015 | 00:22
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
Justice (179), Ouganda (62), Réconciliation (49), vérité (18)
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