Ordre de Malte: le délégué pontifical se concentrera sur les religieux
Le grand chancelier de l’Ordre de Malte réhabilité, Albrecht von Boeselager, a précisé, lors d’une conférence de presse, le 2 février 2017, la mission du futur délégué pontifical. Ce dernier se concentrera sur le renforcement des membres religieux, le «cœur» de l’Ordre.
De manière générale, la restauration de la «confiance» vis-à-vis des donateurs et de l’autorité au sein de l’Ordre souverain de Malte constitue désormais une des missions prioritaires du gouvernement, après la démission du Grand maître Fra’ Matthew Festing le 25 janvier dernier, à la demande du pape François.
Dans une lettre adressée au Conseil souverain de l’Ordre, le 27 janvier, le pontife avait également annoncé la nomination à venir d’un délégué pontifical, chargé du «renouvellement spirituel et moral» de l’Ordre. Et en particulier, avait-il précisé, pour les 55 membres religieux de l’Ordre.
Les religieux sont le «cœur» de l’Ordre
C’est un trop petit nombre, a pour sa part regretté le Grand chancelier, car ces religieux sont le «cœur» de l’Ordre. Leur rôle et leur nombre devront être renforcés, a expliqué Albrecht von Boeselager.
Lors de la conférence de presse, le Grand chancelier a ainsi confirmé que le rôle du délégué concernerait essentiellement la place des religieux dans l’Ordre, et non les relations de l’Ordre souverain avec les Etats. «Le Vatican ne va pas interférer dans nos relations avec les Etats», a-t-il commenté. Les ambassadeurs accrédités auprès de ce sujet de droit international qu’est l’Ordre de Malte ont d’ailleurs été invités, a-t-il été précisé, afin de les rassurer sur le maintien de la souveraineté de l’Ordre.
Renouvellement spirituel et moral
En revanche, le Grand chancelier n’a pas souhaité commenter l’objectif de renouvellement moral et spirituel souhaité par le pape, affirmant simplement que chacun avait besoin de se convertir. De même pour la nécessité et le type de réforme à promouvoir au sein de l’Ordre: «le pape n’a pas précisé», a-t-il répondu.
Concernant les accusations portées contre lui d’avoir couvert la distribution de préservatifs en Afrique et en Asie, Albrecht von Boeselager a affirmé avoir la conscience tranquille, car les mesures avaient été prises pour être en conformité avec l’enseignement de l’Eglise.
De même que les allégations sur le lien de certains membres avec un trust sont sans fondement, a insisté le dirigeant allemand. En revanche, il a confirmé le souhait du pape que soient coupés les liens entre l’Ordre de Malte et des groupes, sans préciser lesquels, hostiles à l’Eglise et à ses principes moraux.
Enfin, sur le rôle futur du cardinal Raymond Burke, qui fait officiellement le lien entre le Saint-Siège et l’Ordre, le Grand chancelier a également confirmé que désormais le délégué pontifical assurerait «seul» ce rôle de porte-parole du Saint-Siège au sein de l’organisation.
Ce délégué du pape, avait précisé le Saint-Siège, travaillera en étroite collaboration avec le lieutenant intérimaire Fra’ Ludwig Hoffmann von Rumerstein. Ce dernier a été nommé à la tête de l’Ordre, jusqu’à l’élection du successeur du Grand maître, dans les trois mois à venir.
Le Grand chancelier, Albrecht von Boeselager, contraint à la démission par l’ancien Grand maître le 6 décembre 2016, avait quant à lui été réintégré dans ses fonctions par le pape François le 25 janvier. Selon lui, toute la crise depuis deux mois a été provoquée par le caractère illégal de sa démission. (cath.ch/imedia/bh)