Nouvelles communautés religieuses: le pape veut plus de vigilance
Le pape François a énuméré, le 11 décembre 2021, des points d’attention à porter sur les nouvelles communautés religieuses. Il recevait au Vatican les membres de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique.
Dans les dossiers complexes qu’ils doivent évaluer, le pontife a demandé aux membres du dicastère dirigé par le cardinal João Braz de Aviz, un discernement «sérieux et patient», spécialement vis-à-vis des communautés récentes, «qui sont encore plus exposées au risque de l’autoréférentialité».
Le pape a notamment appelé à prévenir les abus d’autorité et de pouvoir. À ce propos, il a cité le livre Le voile du silence, du journaliste italien Salvatore Cernuzio. Un ouvrage qui révèle, a-t-il déploré, «non pas des abus éclatants, mais des abus de tous les jours qui font du mal à la force de la vocation».
Séparation entre for interne et externe
François a dressé une liste de points sur lesquels rester vigilants, à commencer par les fondateurs eux-mêmes, qui tendent parfois «à se sentir les seuls dépositaires ou interprètes du charisme, comme s’ils étaient au-dessus de l’Église». Autres domaines d’attention: la pastorale des vocations, la formation des candidats, la façon dont s’exerce l’autorité, en particulier la durée des mandats, l’accumulation des pouvoirs, et la séparation entre for interne – ce qui relève du secret de la conscience – et for externe, un thème «qui me préoccupe beaucoup», a confié le pape.
La fiabilité des fondateurs en question
Au fil de son discours, le pape a donné un critère essentiel pour le discernement: la capacité d’une communauté à s’intégrer dans la vie du Peuple de Dieu. Il a chargé les pasteurs d’éclairer les fidèles sur l’authenticité des charismes et la fiabilité de ceux qui se présentent comme fondateurs.
Enfin, pour l’approbation de nouveaux instituts ou communautés, le pontife a invité à développer la collaboration avec les évêques diocésains – et ces derniers à accepter l’accompagnement du dicastère. Ceci afin d’éviter la naissance d’instituts sans motivation ou vigueur suffisantes, malgré leur «bonne volonté». (cath.ch/imedia/ak/rz)