Nouvelle enquête sur la mort d'un évêque argentin pendant la dictature
En Argentine, la mort de Mgr Carlos Ponce de León, évêque de San Nicolás, fera l’objet d’une nouvelle enquête sur la présomption de meurtre. L’accident de circulation dans lequel il a été tué en 1977 n’en était peut-être pas un. La dictature militaire n’a pas encore livré tous ses secrets.
En 1978, un jugement avait établi que la mort de Mgr Carlos Ponce l’année précédente avait été causée par un accident de la circulation. Ce jugement avait condamné le chauffeur de la camionnette entré en collision avec la voiture de l’évêque pour homicide involontaire, rapporte l’agence catholique ACI Prensa.
En 2021, le procureur fédéral avait fait valoir qu’il y avait eu des irrégularités dans l’enquête et avait donc demandé l’annulation du jugement de 1978. Mais le juge fédéral n’avait n’a pas accepté la demande, considérant qu’il n’y avait pas de preuves nouvelles et convaincantes. L’affaire a cependant rebondi le 23 février 2023, lorsque la Chambre fédérale de Rosario a annulé la décision du juge.
L’enquête pour l’homicide pourra donc reprendre. La prochaine étape consiste pour le juge à convoquer les personnes accusées du meurtre pour qu’elles témoignent, ont indiqué des sources judiciaires. Il s’agit entre autres du major de l’armée et chef des renseignements de la zone 132 au moment de la mort de l’évêque, du capitaine et du major, du chauffeur de la camionnette et du propriétaire du véhicule.
Divers éléments techniques notamment sur le déroulement de l’accident font que l’on peut penser que la mort de l’évêque pourrait avoir été orchestrée par les autorités militaires de la zone militaire 132.
Sa mort présente en outre des similitudes avec celle de l’évêque de La Rioja, Mgr Enrique Angelelli, aujourd’hui bienheureux, qui a été assassiné le 4 août 1976 dans la région de Chamical, dans des circonstances qui simulaient un accident de la route. (cath.ch/acip/mp)