Lors des visites de courtoisie à la salle Paul VI au Vatican, le 28 juin 2017, les nouveaux cardinaux ont reçu des foules de nombreux fidèles et de journalistes (photo d'illustration: Mazur/episkopat.pl)
Vatican

Des nouveaux cardinaux humbles face à l’ampleur de la mission

Lors des visites de courtoisie à la salle Paul VI au Vatican, le 28 juin 2017, les nouveaux cardinaux ont reçu des foules de nombreux fidèles et de journalistes, a constaté I.MEDIA. Sans pour autant se départir de leur humilité face à leur nouvelle responsabilité dans l’Eglise.

Au cours du consistoire qui a précédé ces visites dites ›de chaleur’, le pape François avait demandé dans son homélie aux nouveaux cardinaux de ne pas devenir des «princes de l’Eglise», mais de garder le regard «fixé sur la croix et sur la résurrection du Seigneur».

Message reçu, si l’on en croit la réaction d’étonnement qui domine toujours chez le cardinal Anders Arborelius, évêque de Stockholm (Suède). Surprise d’avoir été choisi par le pape, lui un protestant devenu catholique, et surprise aussi d’avoir «tant suscité l’intérêt des médias» en Suède. Non pas pour lui-même, mais pour l’Eglise. Il y a ainsi une réflexion à mener, a-t-il affirmé à I.MEDIA, sur l’évangélisation au travers des médias.

Cet intérêt récent, estime-t-il, est aussi une manière pour la Suède de renouer avec ses racines. «Car il y a une histoire et une tradition catholique dans ce pays», a-t-il souligné.

Témoigner par son attitude

Quant au Laotien Mgr Louis-Marie Ling Mangkhanekhoun, vicaire apostolique de Paksé, qui s’exprime dans un français parfait, son cardinalat est avant tout un «miroir qui doit refléter la population» de son pays. «Pas plus», ajoute-t-il humblement. Dans un pays où les catholiques sont une poignée, son intention est ainsi que la pourpre cardinalice lui donne l’occasion de témoigner «non pas par les mots, mais par l’attitude, la manière de vivre et de travailler».

Même humilité de la part du cardinal salvadorien Mgr José Gregorio Rosa Chávez, simple évêque auxiliaire de San Salvador, élevé à la pourpre cardinalice. Une première dans l’histoire de l’Eglise, si l’on croit le cardinal Beniaminio Stella. Cette dignité, Mgr Chavez la doit à Mgr Oscar Romero, évêque assassiné et béatifié, dont il fut un proche collaborateur, avait-il déjà expliqué.

«Nous avons marché ensemble, nous étions vraiment amis, confie-t-il à I.MEDIA. Il est mon modèle, mon intercesseur et mon inspiration. C’est le modèle, l’icône de l’Eglise dont parle le pape. Il faut revenir à sa suite».

Une Eglise samaritaine

Mgr Juan José Omella, archevêque de Barcelone (Espagne), ce consistoire appelle à une Eglise qui n’est pas «auto-référentielle, mais qui marche sur les routes du monde». Afin, poursuit-il, de faire de l’Eglise, comme disait Paul VI, «une Église Samaritaine aidant le monde entier».

Mgr Bernard-Nicolas Aubertin, archevêque de Tours, présent également à Rome, connaît bien le nouveau cardinal. Tous deux ont effectué leur noviciat chez les Pères blancs à Gap (France). «Il a été ordonné 6 mois avant moi, raconte-t-il: j’étais à son ordination, et il a été un des trois évêques qui m’ont conféré le sacrement de l’ordre épiscopal. C’est un serviteur de l’Eglise, un homme de terrain, et un homme évangélique».

L’Afrique a une mission

Enfin, le nouveau cardinal africain, Mgr Jean Zerbo, archevêque de Bamako (Mali), est resté longtemps à prier en attendant la foule de visiteurs. Ce cardinalat est pour lui, a-t-il expliqué à I.MEDIA, une bonne nouvelle pour l’Afrique, et surtout pour le Mali, évangélisé il y a seulement 128 ans.

«C’est une petite Eglise pauvre, pour les pauvres. Nous avons certainement une mission dans l’Eglise universelle. A nous de découvrir laquelle!». Plus tard, il quittera prématurément la salle Paul VI, assailli de questions sur les affirmations du journal Le Monde concernant des comptes suisses des évêques maliens.

Au final, la nouveauté de ce consistoire, pour le cardinal Sean O’Malley, archevêque de Boston, et proche collaborateur du pape François, réside dans son universalité, avec «des nouveaux cardinaux issus de lieux où habituellement on ne s’attend pas à en voir». Mais aussi par la surprise de ce ›petit’ consistoire, intervenu rapidement après le précédent en novembre dernier. «C’est le pape des surprises», glisse-t-il dans un sourire. (cath.ch/imedia/ah/xln/ap/pp)

Lors des visites de courtoisie à la salle Paul VI au Vatican, le 28 juin 2017, les nouveaux cardinaux ont reçu des foules de nombreux fidèles et de journalistes (photo d'illustration: Mazur/episkopat.pl)
29 juin 2017 | 11:47
par Pierre Pistoletti
Temps de lecture : env. 3  min.
Cardinaux (139), Vatican (545)
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