Nouveau Synode: «Le temps était venu…», déclare le cardinal Grech
«Le temps était venu d’une participation plus large du Peuple de Dieu», déclare le 21 mai 2021 le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode, alors que le Saint-Siège annonce le même jour la mise en place d’un processus synodal d’une ampleur inédite «Nouvelle version» du Synode sur la synodalité. Ce processus débutera en octobre 2021, se déroulera sur deux ans et aura pour thème: «Pour une Église synodale: communion, participation et mission».
Le Synode des évêques – organe du Vatican qui pilote le processus – a fixé un nouveau calendrier, intégrant deux nouveaux échelons dans le processus synodal: les phases diocésaine et continentale. Pour son secrétaire général, le cardinal Mario Grech, ce nouveau dispositif — qui trouve des racines doctrinales et historiques — doit donner corps au sensus fidei, ce don de l’Esprit accordé au Peuple de Dieu.
«Le temps était venu d’une participation plus large du Peuple de Dieu à un processus de décision», explique-t-il en ce sens dans un entretien accordé à Vatican News, le 21 mai. Alors qu’auparavant, le Synode était un événement ecclésial qui rassemblait des évêques à Rome dans un temps déterminé, «généralement trois à quatre semaines», il s’agit d’impliquer désormais l’ensemble des fidèles lors d’une phase préliminaire de consultations locales.
«La totalité des fidèles ne peut pas se tromper»
La consultation «du Peuple de Dieu dans les Églises particulières» est une volonté profonde du pape François, relève celui qui a été élevé au rang de cardinal en 2020. «Ce qui caractérise le plus ce Peuple pour le pape, c’est le sensus fidei, qui le rend infaillible in credendo», poursuit-il. Autrement dit, selon ce principe historique et doctrinal, la totalité des fidèles ne peut pas se tromper en croyant.
Cette capacité d’écouter le Peuple de Dieu et cette manière d’exercer la synodalité étaient, selon le haut prélat, tombées dans l’oubli. «Il s’agissait d’une pratique typique de l’Église du premier millénaire, perpétuée dans l’Église orthodoxe», raconte le secrétaire du Synode.
Dès lors, l’un des fruits de cette redécouverte en germe depuis Vatican II pourrait selon lui consister en une nouvelle perspective unissant la tradition de l’Église d’Orient et de l’Église d’Occident. «De ce cheminement synodal, ou peut sans nul doute s’attendre également à de grands fruits au niveau œcuménique», assure-t-il.
«L’assemblée synodale n’est pas un parlement»
Le cardinal Grech insiste aussi sur le fait que cette orientation n’institue aucunement une quelconque «démocratie» dans l’Église ni ne reflète une forme de »populisme». Il rappelle par ailleurs que «le moment du discernement est confié avant tout aux évêques réunis en assemblée», c’est-à-dire après les consultations diocésaines et continentales.
Cette «assemblée synodale n’est pas un parlement», prend-il encore le soin de répéter, rappelant l’affirmation du Concile selon laquelle les évêques sont «le principe et le fondement de l’unité dans leurs Églises particulières». En somme, la «force du processus» réside dans la réciprocité entre la consultation et le discernement. (cath.ch/imedia/hl/gr)