Nouveau recueil de textes de Mgr Bergoglio: «un laboratoire du pontificat», explique le cardinal Parolin

Le livre «Dans tes yeux se trouve ma parole», qui reprend des textes de Mgr Jorge Maria Bergoglio, a été présenté le 10 novembre 2016 à Rome, en présence du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, de Mgr Blase Cupich, archevêque de Chicago (Etats-Unis), et du Père Arturo Sosa, nouveau préposé général des jésuites.

Publié le 10 novembre en Italie, le livre «Dans tes yeux se trouve ma parole» (éd. Rizzoli), reprend environ 200 textes, homélies, discours et messages de Mgr Jorge Maria Bergoglio de 1999 à 2013, lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires.

Organisés de façon chronologique, les discours du prélat argentin tournent néanmoins autour d’événements récurrents: politiques, avec des messages pour la fête nationale argentine, le 25 mai, puis sociaux avec des homélies pour la saint Gaëtan, patron des travailleurs en Argentine, et également spirituels avec d’autres homélies prononcées à l’occasion de grandes fêtes religieuses comme Noël, Pâques, la Fête-Dieu, ou encore au sanctuaire marial de Notre-Dame de Luján, sainte patronne du pays.

Une expérience faite de contemplation et d’action

Selon le cardinal Parolin, venu présenter l’ouvrage à la Maison généralice des jésuites à Rome, ce recueil de près de 1’000 pages constitue un véritable «laboratoire du pontificat», pour comprendre la spiritualité du pape François à partir de son expérience pastorale. Pour le premier collaborateur du pontife, cette expérience est faite de contemplation et d’action, conformément à sa formation jésuite. La joie de l’évangélisation, thème de sa première Exhortation apostolique, Evangelii Gaudium (2013), y est aussi très présente.

Dans son commentaire, Mgr Blase Cupich, archevêque de Chicago et qui sera créé cardinal le 19 novembre prochain, a insisté sur l’utilité de ce recueil pour les évêques, qui doivent avoir le souci de «former les formateurs» que sont les prêtres, les catéchistes, et les éducateurs.

Le Père Arturo Sosa a quant à lui expliqué ce que la prédication du cardinal Bergolio et du pape François devait à sa formation jésuite : notamment le fait de prêcher pour accompagner la présence de Dieu à l’œuvre dans ce monde. D’où le besoin de l’ancien archevêque de Buenos Aires d’être au milieu des gens, de trouver ›sa parole dans les yeux’ de ceux à qui il s’adresse.

«Réforme de la réforme»

Lors de cette présentation, les différents intervenants ont en outre cité l’entretien accordé le 9 juillet dernier au Père Antonio Spadaro, coordinateur de l’ouvrage, et qui figure en préambule. Sur le plan liturgique, le pape François y affirme que «parler de ‘réforme de la réforme’ est une erreur». Cette expression est notamment employée par le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, dans son dernier livre, «La force du silence» (éd. Fayard).

Dans les propos rapportés par le Père Spadaro, le pontife affirme aussi qu’avec le Motu proprio Summorum pontificum (2007), qui libéralisait la messe selon le rite traditionnel, «le pape Benoît a fait un geste juste et magnanime (…) Mais c’est une exception». Pour l’actuel successeur de Pierre, la tradition «implique une croissance», et non une «rigidité».

En conclusion de cette présentation, le Père Spadaro a cité un passage de son entretien avec le pape, dans lequel le pontife affirme que «les contradictions sont une aide», car «la vie humaine est structurée sous forme d’opposition». Selon le pape François, il en va de même pour l’Eglise: les tensions ne sont pas forcément résolues, mais elles permettent d’accéder à un «niveau supérieur». (cath.ch/imedia/ap/gr)