Allemagne: L’Eglise cesse sa collaboration avec le chercheur enquêtant sur les abus sexuels

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Berlin, 10 janvier 2013 (Apic) L’Eglise catholique allemande a cessé sa collaboration avec le criminologue Christian Pfeiffer, qui enquêtait depuis 2011 sur les abus sexuels dans l’institution. Elle a justifié sa décision par une «perte de confiance» envers l’enquêteur, rapporte le 9 janvier 2013 l’agence de presse catholique allemande «KNA». Christian Pfeiffer a accusé le clergé de «censure et de volonté de contrôle» de ses activités.

Le professeur, qui dirige l’Institut de criminologie de Basse-Saxe, a affirmé que des hauts responsables de l’Eglise lui auraient demandé de leur soumettre ses recherches pour approbation, avant une éventuelle publication. Il a aussi laissé entendre que plusieurs diocèses auraient procédé à des destructions intentionnelles d’archives ayant trait à son étude.

L’institution ecclésiale nie ces accusations. Elle demande également à l’Institut de criminologie le remboursement des fonds qui ont déjà été versés.

La Conférence des évêques d’Allemagne reproche au professeur Pfeiffer sa façon de communiquer avec les responsables de l’Eglise. Selon elle, cette communication défectueuse a empêché de poursuivre un travail constructif. Elle regrette de ne pas avoir pu trouver une solution à l’amiable, malgré ses efforts.

L’enquête se poursuivra

Matthias Kopp, porte-parole de la Conférence des évêques d’Allemagne, a indiqué le 9 janvier sur «Euronews» que l’enquête serait poursuivie sans Christian Pfeiffer. «Nous n’abandonnons pas le projet de recherche», a informé le porte-parole. «Celui-ci sera continué dans l’objectif de mettre un terme aux abus sexuels au sein de l’Eglise catholique».

L’étude dirigée par Christian Pfeiffer était l’un des deux projets de recherche sur les abus sexuels lancés par l’Eglise allemande. En novembre dernier, la première étude réalisée par un autre chercheur indépendant, le docteur Norbert Leygraf, de l’Institut de psychiatrie forensique de l’Universté de Duisburg-Essen, a été rendue publique sans incidents. Les résultats ont indiqué que seuls quelques cas d’abus signalés étaient liés à une pathologie psychologique comme la pédophilie.

En 2010, des révélations d’abus sexuels par des clercs en Allemagne, avaient amené 600 personnes à formuler des plaintes.

L’Eglise du pays avait lancé en mars 2011 un programme spécial pour venir en aide aux victimes. Il leur a été proposé soit une thérapie, soit un dédommagement. Environ 4,75 millions d’euros d’indemnités ont été versé dans le cadre du programme. (apic/ag/rz)

10 janvier 2013 | 10:33
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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