Nouvel appel du pape François en faveur des migrants | © Vatican Media
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«Nous sommes des racistes !», fustige le pape François à la télévision

«Nous sommes des racistes !», s’est exclamé le pape François en évoquant l’accueil inégal réservé aux réfugiés, dans l’émission A Sua Immagine diffusée sur la chaine de télévision publique italienne Rai1 à l’occasion du Vendredi Saint, le 15 avril 2022.

Pendant une cinquantaine de minutes, le pontife, filmé dans ses appartements au Vatican, a répondu à des questions de la journaliste Lorena Bianchetti, sur fond de guerre en Ukraine et de mémoire de la Passion du Christ.

Dans cette émission diffusée en début d’après-midi, avant que le pape ne préside la célébration de la Passion dans la basilique Saint-Pierre, il a souligné, citant le philosophe Pascal, que « Jésus-Christ est à l’agonie jusqu’à la fin du monde », chez les « marginalisés » et les « pauvres ». 

Au fil de cet entretien – exercice auquel il se prête régulièrement devant la caméra –, le successeur de Pierre a fustigé le racisme envers les réfugiés, que le monde divise en catégories, « première classe, deuxième classe, couleur de peau… ». Le pape répondait alors à une question de la journaliste évoquant l’élan d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Devant les images de Kiev, le pontife a exprimé « une douleur ». « Nous avons oublié [de] pleurer », s’est-il attristé, en interrogeant : « Combien de personnes, devant les images de guerre, de n’importe quelle guerre, ont réussi à pleurer ? ».

Au sujet des gouvernants qui achètent des armes, « je les comprends », a ajouté l’évêque de Rome, mais « je ne les justifie pas ». L’armement en effet ne suit pas « un plan de paix », mais un « plan démoniaque, [qui dit] de s’entre-tuer par désir de pouvoir, par désir de sécurité ». 

« J’ai peur du démon »

Évoquant à plusieurs reprises le démon, le pontife a insisté sur le fait qu’il n’est pas « un mythe » mais une « réalité ». Il est un séducteur qui « présente quelque chose de beau dans le péché », a-t-il expliqué, sans cela « personne ne pécherait ». « J’ai peur de lui », a-t-il confessé en confiant qu’il priait saint Michel Archange pour s’en protéger. 

Répondant avec spontanéité, le pontife argentin a distillé tout du long des réparties dont il est coutumier. « Je ne comprends pas ceux qui veulent devenir évêques ! Ils ne savent pas ce qui les attend ! », a-t-il assuré. « La croix la plus dure que l’Église impose au Seigneur aujourd’hui est la mondanité », a-t-il estimé par ailleurs. Et l’espérance ne saurait être confondue avec l’optimisme, qui lui, peut s’acheter « dans un kiosque ».  (cath.ch/imedia/ak/mp)

Nouvel appel du pape François en faveur des migrants | © Vatican Media
16 avril 2022 | 17:16
par I.MEDIA
Temps de lecture : env. 2  min.
Démon (6), Racisme (58), Réfugiés (431), Vendredi-Saint (29)
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