«Nous ne sommes plus l’Inquisition», note le cardinal Ladaria Ferrer
«Nous ne sommes plus l’Inquisition, l’Index n’existe plus», relève le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le cardinal Luis Francisco Ladaria Ferrer, dans un entretien accordé à Vatican News en italien le 2 février 2021. Le prélat reconnaît cependant que le passé de sa congrégation pèse «encore lourd, car nous ne sommes pas toujours conscients des profonds changements qui ont eu lieu dans l’Église et la Curie romaine ces derniers temps.»
La mission de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, (CDF) nom du dicastère qui a pris la place de la Sacrée congrégation du Saint-Office en 1965 (elle-même précédée par l’Inquisition romaine), est de promouvoir et protéger la doctrine catholique. Selon son actuel préfet, le cardinal Ladaria Ferrer, ce souci de la juste doctrine sera toujours nécessaire, quand bien même «la manière concrète de mener à bien cette tâche à changé au fil des siècles […] et changera encore».
Cependant le passé de l’institution «pèse encore lourd, car nous ne sommes pas toujours conscients des profonds changements qui ont eu lieu dans l’Église et la Curie romaine ces derniers temps», explique le jésuite espagnol. «Nous ne sommes plus l’Inquisition, l’Index n’existe plus», insiste-t-il.
Sensibilisation sur les abus sur mineurs
La mission de la Congrégation pour la Doctrine de la foi est «universelle», même si souvent concentrée à Rome, explique le haut prélat. Elle consiste à juger et éventuellement condamner – dans le pire des cas, à l’excommunication – les catholiques ayant commis un crime contre la doctrine chrétienne.
Ses jugements concernent, dans la plupart des cas, les graves crimes contre les mœurs ou les sacrements. En outre des jugements qu’elle rend régulièrement, l’action de la Congrégation prend en outre la forme de réunions avec les conférences doctrinales des conférences épiscopales continentales. Les trois dernières en date sont celles de Dar-es-Salam (Tanzanie) en 2009, de Budapest (Hongrie) en 2014 et de Bangkok (Thaïlande) en 2019.
Depuis 2001, l’entité vaticane a compétence pour juger ces «délits les plus graves» depuis la publication de la lettre De delictis gravioribus par l’alors cardinal Joseph Ratzinger. La CDF est donc en charge d’étudier de nombreux cas d’abus contre des mineurs qui lui sont présentés. Elle a cœur de montrer que dans l’Église il n’y a pas d’impunité, explique le cardinal Ladaria Ferrer. La Congrégation agit aussi dans ce domaine en sensibilisant les évêques locaux lors des visites ad limina. (cath.ch/imedia/cd/mp)