«Nostra aetate» fait toute la différence

Suisse romande: La CICAD salue la réaction de Mgr Morerod face à la FSSPX

Fribourg, 9 février 2013 (Apic) La Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (CICAD) a salué le 7 février 2013 la condamnation de Mgr Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, des récents propos anti-juifs de la Fraternité sacerdotale St-Pie X (FSSPX). Le secrétaire général de la CICAD Johanne Gurfinkiel a dénoncé, sur la chaîne de TV romande «La Télé», le rejet par la Fraternité de Mgr Fellay de la déclaration conciliaire «Nostra aetate».

La CICAD, a tenu à saluer «les nombreuses condamnations et en particulier celle du Vatican qui ont fait suite aux propos de Mgr Fellay ainsi que la réaction de Mgr Morerod».

Le 28 décembre dernier, à l’occasion d’une conférence au Canada, Mgr Fellay a affirmé que les Juifs, tout comme les francs-maçons et les modernistes faisaient partie des «ennemis de l’Eglise».

Ces propos ont donné lieu à de nombreuses condamnations au sein de l’Eglise catholique. Ils ont conduit Mgr Morerod à rappeler par voie de décret qu’il était interdit aux prêtres de la FSSPX d’officier dans les églises du diocèse.

Un anti-judaïsme moyenâgeux

Johanne Gurfinkiel a souligné que le problème de fond, qui persiste depuis la création de la FSSPX, est son discours qui entend «combattre, non seulement le judaïsme, mais également toutes les autres religions». Ses représentants expliquent en effet que la seule et unique manière de «conduire le troupeau» est celle prônée par la Fraternité et que toutes les autres voies sont à dénoncer et condamner, indique le secrétaire général de l’organisation israélite.

Pour Johanne Gurfinkiel, la démarche de la FSSPX se situe «dans l’antijudaïsme le plus ancestral». Ce mouvement de rejet extrême existe depuis le Moyen-âge. Il vise à dénoncer et stigmatiser les Juifs comme ennemis de l’Eglise, explique le secrétaire général de la CICAD.

Cet ” enseignement du mépris» a perduré jusqu’en 1965, date du Concile Vatican II. L’événement a permis d’entamer un dialogue ouvert, ainsi qu’une reconnaissance par l’Eglise de cet enseignement du mépris. La déclaration «Nostra Aetate», adoptée par le Concile, visait justement à dénoncer toute forme de haine à l’égard des Juifs. «L’opposition entre la FSSPX et l’Eglise catholique romaine repose, entre autres, sur cette question fondamentale», affirme Johanne Gurfinkiel. (apic/tele/rz)

9 février 2013 | 11:39
par webmaster@kath.ch
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