Non-lieu pour le Père Munyeshyaka, accusé d'avoir participé au génocide rwandais
Paris, 08.10.2015 (cath.ch-apic) Un tribunal de Paris a prononcé début octobre 2015 un non-lieu au bénéfice du prêtre catholique Wenceslas Munyeshyaka, accusé de complicité dans le génocide rwandais de 1994 et de viol. Il est le premier Rwandais visé par une plainte, en France dans le cadre du génocide.
L’abbé Wenceslas Munyeshyaka était à la tête de la paroisse de la Sainte Famille, à Kigali, la capitale du Rwanda, lors du génocide de 1994. Il est accusé d’avoir contribué au génocide mené par des milices hutus et des membres des forces armées rwandaises. Selon le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), il aurait à plusieurs reprises participé à la sélection de réfugiés tutsis, choisis pour être massacrés. Il est également accusé d’avoir encouragé ou commis des viols. Installé en France après le génocide, il officie actuellement comme prêtre à Gisors, en Haute-Normandie.
Participation active au génocide?
Le prêtre, qui était connu pour circuler armé et protégé par un gilet pare-balles, a toujours clamé son innocence, rapporte l’AFP. Il assurait avoir fui Kigali, car les miliciens hutu lui reprochaient d’avoir protégé les Tutsi. Dans ses réquisitions, le parquet notait l’extrême concordance des accusations portées à l’encontre du prêtre, qualifié de personnage trouble, en dépit de leur étalement dans le temps et de l’extrême diversité des sources dont elles émanent.
Pour autant, le parquet notait que l’enquête, qui avait permis d’entendre plusieurs centaines de témoins, n’avait pas permis de caractériser juridiquement la participation active du prêtre au génocide. Wenceslas Munyeshyaka faisait l’objet d’un acte d’accusation du TPIR, qui s’était dessaisi en 2007 au profit de la justice française.
Le génocide rwandais a fait, selon les Nations unies, 800’000 morts entre avril et juillet 1994, issus principalement de la minorité tutsi. (apic/ag/rz)