Non à «l’économie de l’exclusion, à la culture du déchet et de la mort»
Rome: Le pape a reçu une septantaine de représentants de l’ONU
Rome, 9 mai 2014 (Apic) En termes forts, le pape François a demandé à quelque 70 représentants des agences et programmes des Nations unies, le 9 mai 2014 au Vatican, de lutter contre toutes les injustices en s’opposant «à l’économie de l’exclusion, à la culture du déchet et à la culture de la mort». Devant le secrétaire général Ban Ki-Moon, le pape a particulièrement rappelé le caractère «sacré et inviolable» de la vie. Il a demandé qu’une grande partie de l’humanité ne soit plus «exclue des bénéfices du progrès et reléguée comme citoyens de seconde classe».
Lors d’une audience très attendue, le pape François a prononcé en espagnol un discours invitant notamment l’organisation internationale à plus de justice et de générosité. Proposant en exemple la figure évangélique de Zachée, le pape a ainsi exhorté les responsables de l’ONU à «une décision radicale de partage et de justice» semblable à celle du collecteur d’impôts qui abandonna tout pour suivre Jésus-Christ.
Des résultats immédiats
«Le regard, souvent sans voix, d’une partie de l’humanité qui est écartée, laissée en arrière, a alors affirmé le pape, doit remuer la conscience de ceux qui œuvrent dans la politique et l’économie, et conduire à des choix généreux et courageux qui aient des résultats immédiats, comme la décision de Zachée».
Le pape François a remercié l’ONU pour ses efforts «en faveur de la paix dans le monde, du respect de la dignité de l’homme, de la protection des personnes – en particulier les plus pauvres et les plus faibles -, et d’un développement économique et social harmonieux». Mais il a aussitôt demandé à l’organisation mondiale de ne pas se contenter des résultats acquis, relevant qu’il manque encore tant en matière de politique et d’économie. «Une grande partie de l’humanité, a alors déploré le pape François, continue d’être exclue des bénéfices du progrès et reléguée comme citoyens de seconde classe».
«Culture de la mort»
Puis, sans jamais prononcer les mots avortement ou euthanasie, le pape François a cependant très clairement demandé aux responsables onusiens de «combattre toutes les formes d’injustice en s’opposant à l’économie de l’exclusion, à la culture du déchet et à la culture de la mort qui, malheureusement, pourraient devenir une mentalité passivement acceptée». Un peu plus tard, dans son discours, le pape a rappelé le caractère «sacré et inviolable» de la vie «depuis sa conception jusqu’à son terme naturel».
Enfin, le pape a encouragé le travail de l’ONU. Il a alors invité ses agences et programmes «à promouvoir une véritable mobilisation éthique mondiale qui, au-delà de toutes différences de credo ou d’opinion politique, répande et installe un idéal commun de fraternité et de solidarité, en particulier à l’encontre des plus pauvres et des exclus».
Le souverain pontife recevait au Vatican quelque 70 présidents, directeurs ou secrétaires généraux travaillant au sein du Bureau de coordination des chefs d’agences de l’ONU. Cet organe regroupe les 15 agences internationales, les 11 fonds ou programmes financés par l’ONU comme le FMI ou la FAO, ainsi que 2 agences reliées aux Nations unies: l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). (apic/imedia/ami/mb/bb)