Nigeria: mise en garde contre une fausse Église catholique romaine  

Le diocèse catholique d’Enugu, plus d’un million de fidèles, au sud-est du Nigeria, a alerté ses fidèles contre les activités à Ibagwa, une de ses localités, d’une fausse «Église catholique romaine» qui offre ses services dans l’ancien rite latin.

La page Facebook de cette dite ancienne Église catholique romaine montre sa forte implantation au Nigeria, avec des sections dans plusieurs États. Elle se présente comme une confession mondiale de chrétiens, avec une présence en Amérique du Nord et du Sud, en Afrique, en Asie, en Europe et au Moyen-Orient.

Autoproclamée catholique authentique

Elle se dit la «plus grande des anciennes juridictions catholiques orthodoxes authentiques et seule communion avec une présence mondiale». Selon cette présentation, elle jouirait de «la communion avec l’Église universelle par l’intermédiaire du Conseil international des Églises communautaires, du Conseil mondial des Églises et de divers autres organes œcuméniques internationaux». Elle aurait été reconnue en 1911 en tant qu’Église autocéphale par les patriarcats orthodoxes d’Antioche et d’Alexandrie.

Sa mission, explique-t-elle, est d’être fidèle au commandement du Christ: «Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit» (Matthieu 28,20).

Avertissement du diocèse

Alerté, le diocèse de Enugu a réagi, le 12 février 2024, par un communiqué publié sur sa propre page Facebook. Il y souligne que ce «groupe catholique romain auto-proclamé n’est pas en communion avec l’Église catholique universelle dirigée par le Saint-Père, le pape François, avec son Siège universel et son gouvernement à la Cité du Vatican, Rome». Et il poursuit: «La chancellerie averti que cette pseudo Église catholique n’est ni conforme aux diktats de l’Église catholique universelle dirigée par le pape François, ni aux liens de la profession de foi, de la célébration des sacrements et de la gouvernance ecclésiastique tels que consacrés dans le Code de droit canonique (Canon 205.»

Simulation d’ordination épiscopale catholique

Signée du chancelier diocésain, le Père Wilfred Chidi Agubuchie, la déclaration indique que le diocèse a entendu parler de cette Église à travers une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, dans laquelle apparait une simulation d’ordination épiscopale catholique romaine et un culte liturgique dans la région de Lbagwa Nike. Les célébrants y apparaissent parées de vêtements censés appartenir à «l’Église catholique romaine».

Sur le panneau d’indication de l’adresse de l’Église et les cartes d’invitation distribuées aux fidèles, le groupe se présente comme une vieille Église catholique romaine (ORCC), une société catholique romaine du pape Léon XIII, une Église catholique romaine d’Angleterre et du Pays de Galles, et enfin une Église catholique du diocèse du Delta du Niger. Son panneau porte également le nom de «Ministère d’adoration du précieux sang de Jésus (PBJAM)».

Beaucoup de ses activités religieuses imitent celles de l’Église latine. Comme ses messes dominicales, l’exposition des hosties avec ostensoir, l’adoration de la nuit de Gethsémani, des prières de miséricorde divine, la chapelle de l’adoration perpétuelle, des vêtements d’inspiration catholique romaine, le crucifix catholique et son établissement appelé «Fondation caritative du pape Jean-Paul II». L’Église est dirigée par «un évêque» qui ne participe pas à la succession apostolique.

Le vœu des évêques d’un retour à l’Église universelle

Par conséquent, le diocèse d’Enugu, dirigé par Mgr Callistus V. C. Onaga, se dissocie complètement des activités de cette Église. Il appelle ses fidèles à se méfier d’elle, de ses activités, mouvements, et des «propos, promesses, simulations et séductions religieuses» de ses dirigeants.

Le diocèse formule aussi le vœu de voir le groupe fondateur de l’Église retourner au bercail pour, qu’ensemble, «en réponse à la prière du Christ, nous puissions tous être un. «Il y aura un seul troupeau et un seul berger» (Jn 10,16). (cath.ch/ibc/lb)