Nigeria: Les chrétiens dénoncent les nominations politiques sur une base religieuse
L’Association chrétienne du Nigeria (CAN) a une nouvelle fois accusé le président Muhammadu Buhari de favoriser délibérément les musulmans du nord du pays dans les nominations au sein de l’administration fédérale.
Le chef de l’Etat nigérian, lui-même musulman, a approuvé, depuis début septembre 2018, trois nominations de musulmans dans différents organismes fédéraux, rapporte le quotidien national Premium Times. Le 1er septembre, Abbas Umar a été promu directeur général de la Nigerian Security Printing and Minting Company (NSPMC). Le 13 septembre, Yusuf Magaji Bichi, de l’Etat de Kano, a été porté à la tête des services de sécurité de l’Etat en remplacement d’un chrétien, Matthew Seiyefa de l’Etat de Bayelsa, au sud. Enfin, le 14 septembre, Zainab Ahmed a été nommée ministre des Finances par intérim, en remplacement de Kemi Adeosun, démissionnaire.
Négligence gouvernementale?
Dans une déclaration publiée par Premium Times, le président de la CAN, le Révérend Samson Ayokunle, a souligné que toutes ces nominations étaient déséquilibrées et contre l’esprit du Nigeria uni». Selon lui, la composition du gouvernement de la fédération ou de ses organes, ainsi que la conduite des affaires de l’Etat doivent refléter le caractère fédéral du Nigeria et la nécessité de promouvoir l’unité nationale.
Le gouvernement nigérian a rejeté plusieurs fois les accusations de CAN, relevant que les nominations des hauts cadres de l’Etat par le président Buhari ne favorisaient aucune région particulière du pays.
Ces explications sont loin de convaincre la CAN, ainsi que de nombreuses voix de personnalités, également non chrétiennes.
Dans sa déclaration, la CAN a aussi accusé le gouvernement Buhari de négligence envers les Nigérians et de permettre la persistance des attaques des éleveurs fulanis (peuls) contre les agriculteurs chrétiens au nord du pays. (cath.ch/ibc/ag/rz)