Nigéria: L'archevêque d'Abuja se félicite de la libération de deux jeunes filles
Le cardinal John Olorunfemi Onaiyekan, Archevêque d’Abuja, au Nigéria se réjouit de la récente libération de deux lycéennes enlevées par la secte islamiste Boko Haram en 2014. Il reste préoccupé par «la situation d’insécurité générale», qui règne au Nigéria, rapporte le 19 mai 2016 l’agence d’information Fides.
«Si nous commençons à trouver les jeunes filles enlevées à Chibok, cela constitue un signe du fait que l’organisation de Boko Haram s’écroule finalement», affirme le Cardinal John Olorunfemi Onaiyekan, archevêque d’Abuja qui se déclare «préoccupé par l’état de santé de ces pauvres jeunes filles, qui ont subi de profondes violences». Il ajoute que les hommes de Boko Haram ne sont pas financièrement récompensés par leur organisation mais avec les jeunes filles enlevées.
«Nous savons que plusieurs centaines de femmes et d’enfants enlevés par Boko Haram ont été libérées au cours de ces derniers mois grâce aux opérations menées par l’armée», relève le cardinal. Il a rappelé que les jeunes filles de Chibok ont une «valeur» particulière, en raison de la mobilisation médiatique internationale dont elles ont fait l’objet. «C’est pourquoi, il semble que Boko Haram les cache avec plus de soin par rapport aux autres otages», relève le prélat.
Insécurité générale
Malgré l’action des militaires contre Boko Haram, les conditions de sécurité générales au Nigéria demeurent préoccupantes. Le Cardinal Onaiyekan a été pris dans une embuscade routière attribuée à des bergers Fulanis. «Je ne peux dire si ceux qui ont ouvert le feu contre ma voiture étaient des bergers Fulanis, parce qu’ils ont tiré depuis la forêt en direction de la route et que je n’ai vu personne», déclare le Cardinal qui poursuit qu’il s’agissait d’une embuscade routière comme il y en a beaucoup au Nigéria et non d’un attentat le visant particulièrement.
«Les violences perpétrées par les bergers Fulanis constituent un problème qui doit être résolu, en recherchant l’intérêt de tous, mais la situation d’insécurité générale dans laquelle vit le pays est encore plus préoccupante», conclut le Cardinal.
Le kidnapping comme arme
En avril 2014, le groupe Boko Haram avait enlevé 276 jeunes filles d’une école secondaire de Chibok. Cinquante-sept d’entre elles étaient parvenues à s’échapper. L’événement avait soulevé une vague mondiale d’émotion et d’indignation. Les filles de Chibok sont les victimes les plus tristement célèbres de Boko Haram, qui utilise le kidnapping comme une arme.
Plusieurs milliers de femmes et de jeunes filles ont été enlevées depuis le début du conflit. Boko Haram en fait des esclaves sexuelles ou des bombes humaines. Les garçons et les hommes sont enrôlés de force par les rebelles qui veulent instaurer un État islamique dans le nord-est du Nigeria.
Depuis 2009, Boko Haram est tenu pour responsable de l’enlèvement d’au moins 2’000 personnes, dans un conflit qui a déjà fait environ 20’000 morts. (cath.ch-apic/fides/ag/bh)