Nigeria: Le cardinal Onaiyekan tance les prêtres rebelles d'Ahiara

Le cardinal John Onaiyekan, archevêque d’Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, a mis en garde les prêtres et laïcs catholiques du diocèse d’Ahiara qui continuent à rejeter, pour des motifs ethniques, Mgr Peter Ebere Okpalaeke, nommé en 2012 par le pape Benoît XVI et confirmé par le pape François.

D’origine igbo, l’évêque n’a toujours pas pu s’installer physiquement à Ahiara, dans l’Etat d’Imo, au sud du pays, parce qu’il n’est pas de la même tribu que la majorité de la population de son diocèse. Le 8 juin dernier, le pape François avait exigé des prêtres du diocèse d’Ahiara de lui envoyer des lettres d’excuses pour avoir refusé de reconnaître leur nouvel évêque et les avait sommés de l’accueillir. Ils devaient reconnaître l’autorité de Mgr Okpalaeke sous peine d’être suspendus de leur office.

Les fidèles et prêtres rebelles veulent un évêque du groupe ethnique Mbaise – qui est le plus important de la région, et auquel appartenait son prédécesseur – ou choisi parmi les prêtres locaux. Ils estiment que les Mbaise ont été longtemps mis de côté en ce qui concerne les nominations, en se plaignant de n’avoir pas été consultés pour cette nomination. Dans sa politique de nominations épiscopales en Afrique, le Vatican, en principe, ne prend pas en considération l’appartenance des candidats à telle ou telle ethnie.

Attention à ne pas «forcer la main du pape»

S’exprimant publiquement sur le cas du diocèse d’Ahiara, cardinal John Onaiyekan a estimé que mettre en question cette nomination ouvrirait la porte à une remise en cause de toutes les nominations épiscopales.

«Nous croyons en un système où c’est le pape qui nomme [les évêques] et que cela vous plaise ou non, vous acceptez l’évêque et le laissez travailler», a déclaré le prélat. Dévier de cette position, a-t-il insisté, reviendrait à vouloir «forcer la main du pape». Et cela est «particulièrement dangereux» dans un pays comme le Nigeria où existe une importante dimension tribale.

Depuis le début de l’impasse dans le diocèse d’Ahiara, note la presse locale, il n’y a plus eu d’ordinations sacerdotales, bien qu’environ 50 séminaristes aient terminé leurs études ces dernières années, ni célébrations de confirmations. (cath.ch/com/imedia/xln/be)