Nicaragua: Le nonce exprime la profonde préoccupation du pape
«Je veux exprimer au nom du Saint-Père et du Saint-Siège la profonde préoccupation» pour le Nicaragua, a déclaré Mgr Waldemar Stanislaw Sommertag, nonce apostolique dans ce pays, dans une déclaration rapportée par le portail Vatican News en italien le 18 juillet 2018.
Le Nicaragua, pays d’Amérique centrale, est secoué depuis avril dernier par de vives manifestations réprimées dans le sang. Plus de 360 personnes ont été tuées en trois mois de contestations. Pour Mgr Sommertag, «il n’est pas acceptable de penser que les morts et les victimes de la violence puissent résoudre la crise politique et garantir un futur de paix et de prospérité».
Le pape François a une «profonde préoccupation» pour la situation au Nicaragua, a-t-il insisté. Le diplomate du Saint-Siège a ainsi lancé un appel aux consciences pour une trève et un retour aux négociations. Seulement ainsi une solution adéquate pourra être trouvée pour sortir de la crise. Et le nonce de conseiller de se mettre «humblement sous la protection de la Sainte-Vierge en lui demandant son aide».
Le président Ortega refuse les élections anticipées
Attaqués par des groupes armés favorables au gouvernement, plus de 200 étudiants contestataires se sont réfugiés dans une église le 13 juillet. Deux de ces étudiants sont morts au cours du siège de l’édifice religieux. Les autres n’ont pu en ressortir qu’après l’intervention de la Conférence des évêques.
Le 9 juillet, Mgr Sommertag ainsi que le cardinal Leopoldo Brenes, archevêque de Managua, et Mgr Silvio Báez, évêque auxiliaire, avaient eux-mêmes été agressés alors qu’ils se trouvaient dans la basilique San Sebastian de Diriamba.
Après le déclenchement de la crise, les évêques nicaraguayens ont proposé leur médiation. Si le président sandiniste Daniel Ortega l’a accepté, il en a toutefois rejeté la principale requête: la tenue d’élections générales anticipées, en 2019 au lieu de 2021. Le 7 juillet, il s’en était alors pris aux évêques, critiquant «ceux qui lancent des malédictions et nous condamnent à mort dans nombre d’institutions religieuses». (cath.ch/imedia/xln/mp)