Népal: Des mariages collectifs pour lutter contre la coutume de la dot
Pashupatinath, 14 février 2015 (Apic) Le premier mariage collectif d’une centaine de couples a récemment été organisé à Pashupatinath, au Népal. Cette cérémonie est destinée à lutter contre la coutume de la dot, en très forte augmentation dans le pays himalayen, rapporte le 15 février 2015 l’agence d’information des Missions étrangères de Paris «Eglise d’Asie».
Malgré son interdiction, cette pratique venue de l’Inde et présente dans toute l’Asie du Sud, ne cesse d’étendre ses ravages au Népal, où des pouvoirs publics impuissants laissent aux ONG et aux Eglises le soin de tenter d’enrayer le phénomène.
Cinq ans après avoir marié sa fille aînée, Nawal Paswan, 41 ans, paye toujours les intérêts du lourd emprunt qu’il a dû contracter pour sa dot payée en liquide et en coûteux cadeaux, soit 300’000 roupies (près de 3’000 euros), rapporte l’agence catholique ‘Ucanews’ le 11 février.
Mais les demandes de la belle-famille n’ont pas cessé pour autant après le mariage. « Depuis cinq ans, ils ne cessent de nous demander des cadeaux, mais nous n’avons malheureusement plus rien », se lamente ce dalit (intouchable) qui ne gagne que 500 roupies par jour pour nourrir son épouse et ses cinq enfants.
Aujourd’hui, pour les noces de sa fille cadette, Nawal a choisi le mariage collectif. Cette alternative est en passe de séduire bon nombre de familles de sa région du Teraï, située dans le sud du Népal. Une centaine de couples ont ainsi été unis le 8 février lors d’une cérémonie collective hindoue organisée par la ‘Shiva Shakti Rahuleshwaranand Foundation’. La cérémonie était une première au Népal. L’association a offert à chaque couple le trousseau de la mariée ainsi que les tenues de cérémonie.
Esclavage et meurtres
Dans les foyers pauvres, le versement de la dot peut endetter la famille de la mariée sur plusieurs générations, la plaçant parfois dans une situation de quasi-esclavage. L’une des conséquences est que le nombre d’infanticides et d’avortements d’enfants de sexe féminin se multiplie au Népal. Le nombre de cas de maltraitances conjugales et de meurtres de jeunes mariées par leurs belles-familles mécontentes de la dot – en les aspergeant d’acide ou en les immolant par le feu – ne cesse de croître. Environ 170 femmes ont été tuées dans le cadre de violences domestiques l’année dernière au Népal. La majorité des cas étant liés à un problème de dot. (apic/eda/mp)