Le pape François a renouvelé le 11 novembre 2020 l'engagement de l'Eglise à éradiquer les abus | © Vatican Media
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«N’ayez pas honte de dénoncer les abus», lance le pape

Les abus au sein de l’Église ne se résolvent pas par «un transfert« d’un continent à un autre, a averti le pape François en recevant trois congrégations religieuses réunies en chapitres généraux, le 14 juillet 2022, au Vatican. Durant cette audience qui faisait exception dans la pause estivale du pape, celui-ci a aussi tenu à rappeler le drame ukrainien, s’inquiétant qu’il soit en passe d’être oublié.

Devant les Clercs réguliers de la Mère de Dieu, les Basiliens gréco-catholiques de saint Josaphat et les Lazaristes – Congrégation de la Mission fondée en France en 1625 par saint Vincent de Paul –, le pape est sorti de son discours préparé pour évoquer le problème des abus commis sur les mineurs et les personnes vulnérables. Il a insisté avec force sur la politique de «tolérance zéro» envers ces abus. «S’il vous plaît, a-t-il martelé, ne cachez pas cette réalité […]. N’ayez pas honte de dénoncer.»

Un problème d’abus, a aussi affirmé le chef de l’Église catholique, «ne se résout pas par un transfert. De ce continent je l’envoie à un autre… Non». «Nous sommes religieux, nous sommes prêtres pour amener les gens à Jésus», a encore affirmé le pontife, condamnant la «concupiscence» de l’abuseur qui détruit. Il ne suffit pas d’accompagner l’abuseur, a-t-il dit aux religieux, il faut protéger les autres.

Ne pas oublier le drame ukrainien

Par ailleurs, devant les religieux basiliens gréco-catholiques ukrainiens, le pape François s’est inquiété une nouvelle fois du danger de s’habituer et «d’oublier le drame ukrainien» qui est désormais, a-t-il déploré, relégué en «page 9» du journal. Il a exprimé sa proximité aux frères basiliens ukrainiens, «en ce moment de martyre de votre patrie». «Toute l’Église est proche de vous. Nous vous accompagnons comme nous pouvons dans votre douleur», a-t-il ajouté.

Au fil de son discours, le pape a aussi demandé aux religieux que le premier critère de discernement de leurs méthodes, instruments, et styles de vie, soit l’évangélisation. Il a renvoyé dos à dos aussi bien les rigidités qu’une tolérance excessive et de confort. Fustigeant le sourire artificiel, l’harmonie de façade ou encore «une homogénéité aplatie par la personnalité du supérieur ou de quelques leaders», il a appelé à vivre une fraternité libre. (cath.ch/imedia/ak/mp)

Le pape François a renouvelé le 11 novembre 2020 l'engagement de l'Eglise à éradiquer les abus | © Vatican Media
14 juillet 2022 | 13:40
par I.MEDIA
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