Mutineries dans les prisons en Équateur et au Paraguay
Des mutineries dans des prisons d’Équateur et du Paraguay ont fait 85 morts et des centaines de blessés. La Commission internationale de la Pastorale Carcérale pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (ICCPPC) pointe l’absence de l’Etat de droit.
En Équateur, 79 détenus sont morts le 23 février dans trois centres pénitentiaires qui accueillent 70 % de la population carcérale du pays. Les autorités attribuent les violences à des rivalités entre bandes criminelles liées au trafic de drogue et assurent avoir repris le contrôle des prisons suite au déploiement de 800 policiers. Malgré les mesures de substitutions de peines prises depuis le début de la pandémie de Covid 19, qui a frappé brutalement l’Equateur, la surpopulation carcérale est estimée à 30%.
Au Paraguay, six personnes -uniquement des détenus- sont mortes le 16 février lors d’une révolte de prisonniers à la prison de Tacumbú, dans la capitale Asunción. Les circonstances exactes de leur mort ne sont pas encore claires. Selon les médias locaux, certains détenus auraient mis sous leur contrôle des parties de la prison et pris plusieurs gardes en otage.
« Garantir la dignité humaine »
Dans un communiqué publié le 25 février, la Commission internationale de la Pastorale Carcérale pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (ICCPPC) condamne les massacres de détenus qui se cachent derrière ces actes de rébellion de la part des détenus et les violences qui opposent des bandes rivales.
L’ICCPPC rappelle notamment aux autorités qu’elles ont pour obligation de maintenir l’Etat de droit et garantir la dignité humaine à l’intérieur des établissements pénitentiaires. Elle appelle également les autorités des pays concernés à trouver des solutions pour diminuer la surpopulation carcérale, les conditions de vie dégradantes, et les violences de la part et à l’égard des personnels pénitentiaires.
La prison, reflet de la misère dans les quartiers
Elle rappelle enfin que «cette violence entre bandes rivales dans l’enceinte des prisons est le reflet de celle qui existe dans les quartiers pauvres de ces villes, marqués par la marginalité, la pauvreté et l’exclusion». Elle demande aux gouvernements, Eglises et organisations de la société civile d’oeuvrer pour le maintien de la paix sociale, pour la justice et la dignité humaine. (cath.ch/jcg/mp)