Les musulmans d'Afrique célèbrent l’Aïd el Adha

L’Aid el Adha ou fête du mouton, la plus grande fête musulmane, a été célébrée vendredi 1er et samedi 2 septembre 2017 en Afrique, comme partout ailleurs dans le monde.

Selon la télévision du Niger, l’Aïd «ouvre la porte d’unité pour les musulmans. Elle leur donne aussi l’occasion de se demander pardon, de se retrouver pour fêter dans la communion. Elle est  aussi synonyme de partage et de générosité envers les pauvres et les nécessiteux».

Le rappel du sacrifice d’Abraham

L’évènement commémore le geste du patriarche Abraham, qui, selon la religion musulmane voulait exécuter son fils unique, conformément à un songe, et par soumission en Allah. Au moment de lui trancher la gorge, l’ange Gabriel lui apporta un bélier blanc à immoler à la place de son fils.

Ce geste du patriarche est considéré comme la preuve tangible de soumission et d’obéissance à Allah. Non obligatoire et non contraignante pour les musulmans, l’Aïd el Adha ou Aïd el Kabir, ou encore Tabaski en Afrique, est néanmoins recommandée par l’Islam.

La religion propose à tout musulman qui en a les moyens, de sacrifier un animal sain et non handicapé : mouton, chèvre,  chameau, après que l’Imam de sa mosquée ait immolé son animal. Elle a lieu le 10e jour du mois lunaire de dhou al Hidja, douzième mois du calendrier musulman. C’est le mois du Hajj ou grand pèlerinage aux lieux saints de l’Islam, en terre d’Arabie.

L’Aïd est célébrée au lendemain de la station des pèlerins musulmans sur le mont Arafat, qui marque aussi l’avant dernière étape du Hajj, avant la lapidation de la stèle, représentant Satan.

C’est sur le mont Arafat, une colline de près de 70 mètres de hauteur, située à une vingtaine de kilomètres à l’est de La Mecque, que le prophète Mahomet a prononcé son sermon d’adieu, en mars 632, trois mois avant sa mort, le 8 juin 632. Le rassemblement des pèlerins  sur les lieux symbolise le jour du jugement dernier et rappelle la rencontre des hommes avec Allah. Cette année, les quelque deux millions de pèlerins du monde entier ont observé cette tradition, jeudi 31 août, coïncidant avec le 9e jour du Hajj.

Dates différentes

En Afrique, Tabaski 1438 de l’Hégire (calendrier musulman) a été célébrée dans la division, avec à l’arrivée, deux Aïd. L’écrasante majorité des musulmans l’ont fêté vendredi 1er septembre, et la minorité restante: samedi 2 septembre. Le Niger et le Sénégal sont les rares pays à célébrer la fête, un jour après les autres. Au Sénégal, pays à environ 95% musulman, le président Macky Sall a déploré cette division.

Dans une déclaration à la télévision nationale après avoir accompli sa prière à la Grande mosquée de Dakar, la capitale, il a appelé à au dialogue entre toutes les communautés musulmanes et de toutes obédiences religieuse, pour mettre ensemble toutes les connaissances et pratiques, de manière à éviter deux Tabaski dans un même pays». « Si non, il arrivera un moment où chaque musulman fera ce que bon lui semble avec une inflation de Aïd el Kébir, chacun pouvant la célébrer le jour de son choix ». « Ce n’est pas dans l’intérêt de l’Islam, ni dans celui de la société », a-t-il encore dit.

Lutte contre le terrorisme par l’éducation

Il a appelé à partager la lutte contre le terrorisme religieux par l’éducation et la théologie pour éviter la radicalisation, en mettant l’accent sur l’information, la sensibilisation, et le renseignement.

De son côté, le président Alassane Ouattara de Côte-d’Ivoire a remercié « toutes les confessions religieuses » de son pays, pour leurs prières faites pendant les moments difficiles que la Côte-d’Ivoire à connu durant le premier semestre de cette année, en janvier et en mai 2017. Il s’agit notamment de mutineries  successives de soldats pour des raisons financières. « Ces difficultés sont maintenant derrière nous grâce aux prières de toutes les religions confondues du pays », a-t-il déclaré à la télévision nationale, après sa prière à la grande mosquée de Rivera, à Abidjan. (cath.ch/ibc/mp)

 

L’Aïd el-Kébir ou Aïd el-Adha
2 septembre 2017 | 16:17
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 3  min.
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