Moscou: Un prêtre orthodoxe choque l’Eglise russe en se convertissant à l’islam
«Le christianisme a compromis le monothéisme»
Moscou, 20 juin 1999 (APIC) Vyacheslav Polosin, un prêtre orthodoxe russe ayant occupé des postes importants au gouvernement, a fait sensation en devenant le premier prêtre de l’histoire moderne à se convertir à l’islam.
Vyacheslav Polosin a brillé dans les cercles gouvernementaux ces dix dernières années. Ancien membre du Sviet suprême, il est aujourd’hui employé par la Douma, le parlement russe, et il a été l’un des rédacteurs de la Loi controversée sur la religion de 1997. En février de cette année, il a présenté son mémoire de doctorat en philosophie.
Il a annoncé sa conversion à l’islam dans le dernier numéro du magazine «Musulmane». «Il n’y a de dieu qu’Allah, et Mohammed est son prophète!» écrit Vyacheslav Polosin. «J’ai décidé de mettre mon statut social en accord avec mes convictions personnelles, et de rendre public le fait que je me considère comme un adhérent de la grande tradition de la Vraie Foi des prophètes du monothéisme, en commençant par Abraham. Pour cette raison, je ne me considère plus comme un membre d’une Eglise orthodoxe.»
La conversion de V. Polosin a suscité la surprise au sein de l’Eglise orthodoxe même si le Patriarcat de Moscou n’a pas encore fait de commentaire officiel. Une des plus hautes figures de l’Eglise, le métropolite Kirill, a laissé entendre, après la publication de l’article, que l’ancien prêtre était une personne mentalement instable qu’une longue quête intellectuelle et spirituelle avait rendu incapable d’adhérer à une seule croyance. «Vraisemblablement, l’islam n’est pas son dernier port», a fait remarquer le métropolite.
Dans une interview accordée au correspondant de l’agence œcuménique ENI dans son étroit bureau au parlement, V. Polosin, âgé aujourd’hui de 43 ans, a déclaré s’acheminer vers ce qu’il considère comme «son choix d’une vision du monde» depuis plusieurs années. «Une prise de conscience scientifique et un épanouissement spirituel ont joué un rôle dans ce processus.» Pour lui le christianisme a compromis le monothéisme en attribuant une forme humaine à Dieu en la personne de Jésus.
V. Polosin n’a plus exercé de ministère paroissial depuis son élection au Soviet suprême en 1991, où il a présidé la Commission sur la liberté de conscience. (apic/eni/mp)