Dans ce monde «en guerre», on a besoin de la fraternité, lance le pape François
Alors que «dans ce monde en guerre, on a besoin de fraternité», la nouvelle génération de jeunes des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) a donné un signe d’espoir. C’est ce qu’a assuré le pape François lors de l’audience générale au Vatican, le 3 août 2016. Le pape a ensuite rencontré 65 enfants réfugiés originaires de Syrie et d’Erythrée, hébergés en Italie, qui avaient assisté à sa catéchèse.
Après un mois de pause en juillet, le pape François a repris le rythme hebdomadaire de ses audiences générales, dans la salle Paul VI au Vatican, en raison du nombre plus restreint de pèlerins pendant l’été. Devant quelque 7’000 participants, l’évêque de Rome est revenu sur sa visite en Pologne pour les JMJ de Cracovie. 25 ans après la chute du «rideau de fer», cette journée mondiale de la jeunesse «est devenue un signe prophétique pour la Pologne, pour l’Europe et pour le monde», a-t-il commencé. La nouvelle génération de jeunes, héritiers de cet événement instauré par Jean Paul II, a-t-il poursuivi, «a donné le signe de l’espérance, et ce signe s’appelle fraternité. Parce que justement dans ce monde en guerre, on a besoin de fraternité, de dialogue, d’amitié».
Le chemin spirituel du peuple polonais
Plusieurs jeunes qui avaient participé aux JMJ de Cracovie étaient d’ailleurs présents à l’audience générale. Devant eux, le pape François a rendu hommage à Susanna, une jeune fille décédée peu après son retour des JMJ: «Que le Seigneur qui l’a certainement accueillie, apporte réconfort aux parents et à ses amis». Evoquant sa visite au sanctuaire marial de Czestochowa, le pape François a dit y avoir compris «le sens spirituel du chemin» du peuple polonais, «dont l’histoire est liée de façon indissoluble à la croix du Christ». «La Pologne rappelle aujourd’hui à toute l’Europe qu’il ne peut y avoir d’avenir pour le continent sans ses valeurs fondatrices», dont la miséricorde fait partie, a-t-il appuyé.
Auschwitz: le silence plus éloquent qu’une parole
Ce voyage en Pologne avait aussi un horizon mondial, a poursuivi le pape François. Face au défi d’une «guerre par morceaux», «le grand silence de la visite à Auschwitz Birkenau a été plus éloquent qu’une seule parole», a-t-il affirmé. Dans ce silence, «j’ai senti la présence de toutes les âmes, j’ai senti la compassion, la miséricorde de Dieu», a-t-il encore confié. «Dans ce lieu, j’ai compris plus que jamais la valeur de la mémoire», a poursuivi le pape, «comme avertissement et responsabilité pour aujourd’hui et de main, afin que le germe de la haine et de la violence ne s’enracine pas dans le sillage de l’histoire». Déplorant que le monde actuel soit encore «malade de cruauté», le pape François a affirmé qu’il ne cessait de prier pour la paix.
Le chef de l’Eglise catholique a de nouveau remercié les bénévoles de Cracovie, mais aussi de façon plus inhabituelle les médias, rendant hommage à une journaliste italienne, Anna Maria Jacobini, décédée «en acte de service» – probablement à la suite d’un infarctus – pendant les JMJ. Après sa catéchèse, a indiqué par la suite le Bureau de presse du Saint-Siège, le pape François a rencontré 65 enfants réfugiés, originaires de Syrie et d’Erythrée, hébergés à Castelnuovo di Porto, en Italie; où il s’était rendu le 24 mars dernier pour effectuer le rite du lavement des pieds, le Jeudi saint. (cath.ch-apic/imedia/bl/rz)