«Le monde est une colline de croix», rappelle le cardinal Parolin aux nonces

Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, a ouvert le Jubilé des nonces apostoliques par une messe à la basilique Saint-Pierre, à Rome, le 15 septembre 2016. Dans son homélie, le prélat a placé la barre très haut pour les diplomates du Saint-Siège: «rester sous la croix est votre premier ministère».

Au cours d’une homélie particulièrement forte, le cardinal Parolin a demandé que les nonces apostoliques et représentants pontificaux du monde entier soient aux côtés de ceux qui souffrent, parfois jusqu’au martyre, sur la grande «colline de la croix» qu’est aujourd’hui le monde.

106 représentants pontificaux et 103 nonces apostoliques participent à cet événement voulu par le pape François dans le cadre du Jubilé de la miséricorde. Durant trois jours, les participants vont prendre part à plusieurs conférences sur les thèmes de la diplomatie et de la spiritualité.

Aux côtés de ceux qui souffrent

Le prélat, dans son homélie, s’est appuyé sur la mémoire liturgique de Notre-Dame des Sept douleurs, célébrée le 15 septembre, dont la «dévotion s’est largement diffusée à travers le peuple chrétien». Elle fut introduite dans la liturgie par Pie VII, «en souvenir des souffrances infligées à l’Eglise et à son chef par Napoléon», a-t-il rappelé. Soulignant ainsi le lien entre «la Vierge Marie, le pape et la souffrance».

Le secrétaire d’Etat du Saint-Siège a ensuite fait référence à un autre événement historique: les apparitions mariales de Fatima en 1917. «Le Saint-Père espère vivement s’y rendre» en 2017 pour la célébration du centenaire, a-t-il affirmé. Au cours de ces apparitions de la Vierge à trois pastoureaux, une vision a été présentée aux enfants: «Celle d’un évêque vêtu de blanc qui gravit une montagne en priant pour les souffrances qu’il rencontre», a poursuivi le cardinal Parolin.

Le martyre, «charisme de l’Eglise»

De telles images, a-t-il poursuivi, «condensent et résument la disponibilité au martyre qui doit caractériser l’Eglise de toujours, d’hier, d’aujourd’hui et de demain, à commencer en premier lieu par le martyre de l’évêque de Rome».

Le prélat a ainsi rappelé une parole du cardinal Montini, futur Paul VI, affirmant que la passion du Christ continue. «Il est nécessaire que l’Eglise souffre. Pour sa fidélité au Christ, pour son authenticité, pour sa capacité à parler au monde et à le sauver. Le martyre est son charisme». De même, a ajouté le cardinal Parolin, le pape François a rappelé que «notre Eglise est l’Eglise des martyrs».

Le paradoxe du christianisme

S’adressant ensuite plus directement aux diplomates du Saint-Siège présents, le plus proche collaborateur du pape François s’est interrogé: «Comment ne pas mentionner le fait que quelques-uns d’entre vous viennent de pays où tant de frères et sœurs dans la foi vivent quotidiennement dans leur chair cette réalité ?»

Ajoutant que «nous devons rester sous la croix», «sans tentation de fuir». En offrant «nos petites ou grandes croix personnelles, nos difficultés dans le service – loin de la patrie, conflits politiques et sociaux», etc.

Cette croix, a poursuivi le cardinal, est «une composante du nombre infini de croix du monde, où le Christ est encore crucifié en ses frères. Le monde est une colline de croix». Croix où il s’agit de «rester avec amour, avec miséricorde, avec compassion», a-t-il encore ajouté. «De là vient la gloire et la joie. C’est le paradoxe du christianisme», a conclu le cardinal Parolin. (cath.ch-apic/imedia/mfa/ap/be)

Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'Etat du Saint-Siège
16 septembre 2016 | 09:13
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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