Mon ordination, «un sommet inoubliable»

Vatican: 60e anniversaire de l’ordination sacerdotale du pape le 29 juin

Rome, 28 juin 2011 (Apic) Joseph Ratzinger a été ordonné prêtre, il y a 60 ans le 29 juin 1951, en la cathédrale de Freising (Allemagne) par le cardinal Michaël von Faulhaber. Six décennies plus tard, Benoît XVI est revenu à quelques reprises sur sa vocation personnelle.

Joseph Ratzinger entre au séminaire mineur de Traunstein à l’âge de 12 ans, au printemps 1939, à quelques mois du début de la Seconde Guerre mondiale. Son frère aîné, Georg, y est entré 4 ans plus tôt. A partir d’août 1943, le jeune Joseph effectue son service militaire dans les forces anti-aériennes de la Wehrmacht, jusqu’en septembre 1944. Ayant alors atteint l’âge de la conscription, il est enrôlé dans la Légion autrichienne, puis dans l’infanterie allemande, qu’il déserte peu de temps avant l’arrivée des troupes américaines à Traunstein, au printemps 1945.

Le petit séminaire

Après la guerre, il poursuit ses études de philosophie et de théologie au séminaire de Freising, et à l’Université de Munich.

Le 29 juin 1951, le futur pape reçoit des mains du cardinal Faulhaber, en la cathédrale de Freising, en Bavière, l’ordination sacerdotale. Plus de 40 séminaristes sont ordonnés en même temps que lui, dont son frère aîné, Georg. Les rares photos de l’époque montrent un jeune au visage grave, les mains jointes.

C’est à Saint-Oswald de Traunstein, sa paroisse, qu’il célèbre sa première messe une semaine plus tard, le 8 juillet 1951, le même jour que son frère aîné. Joseph dit la sienne à 7 heures, puis Georg, le musicien, célèbre la ’grand-messe’ avec musique: orgue et chorale. Selon l’ancienne coutume locale, ils vont ensuite de maison en maison porter la bénédiction du Seigneur (cf. «Benoît XVI, la joie de croire», de Chantal et Paul Colonge, éditions du Cerf, 2011, ndlr). Après l’été, Joseph Ratzinger est vicaire de paroisse dans la banlieue de Munich. Moins d’un an plus tard, il est nommé professeur au grand séminaire de Freising.

Le chant de l’alouette

Dans le livre «Ma Vie, Souvenirs» (éditions Fayard, 1998), Joseph Ratzinger raconte le moment de son ordination sacerdotale: «Nous étions plus de 40 aspirants à répondre ’adsum’ à l’appel: ’me voici’, par une journée d’été radieuse, qui reste dans ma vie un sommet inoubliable. Il ne faut pas être superstitieux, mais au moment où le vieil archevêque m’imposa les mains, un petit oiseau, sans doute une alouette, s’éleva du maître-autel dans la cathédrale et lança ses trilles en un chant d’allégresse. Ce fut pour moi comme une exhortation d’En-Haut: C’est bien ainsi, tu es sur le bon chemin».

En septembre 2006, dans la cathédrale de Freising, lors d’une rencontre avec les prêtres et diacres permanents de Bavière, Benoît XVI a raconté quelques souvenirs de son ordination: «Lorsque j’étais ici, prosterné sur le sol, comme enveloppé par la Litanie de tous les saints, par l’intercession de tous les saints, je me rendais compte que, sur ce chemin, nous ne sommes pas seuls, mais que la foule des saints marche avec nous, et que les saints encore vivants, les fidèles d’aujourd’hui et de demain, nous soutiennent et nous accompagnent. Puis il y eut le moment de l’imposition des mains… et, enfin, lorsque le cardinal Faulhaber nous dit: ’Iam non dico vos servos, sed amicos’ – ’Je ne vous appelle plus serviteurs, mais amis’ -, alors j’ai perçu l’ordination sacerdotale comme l’initiation dans la communauté des amis de Jésus, qui sont appelés à demeurer avec Lui et à annoncer son message».

Plus récemment encore, le pape est revenu sur sa vocation personnelle, dans une lettre qu’il adressait aux séminaristes. Publiée en octobre 2010, cette lettre commençait par ce témoignage personnel: «En décembre 1944, racontait Benoît XVI, lorsque je fus appelé au service militaire, le commandant de la compagnie demanda à chacun de nous quelle profession il envisageait pour son avenir». Et de confier: «Je répondis que je voulais devenir prêtre catholique», ajoutant que le sous-lieutenant lui avait alors dit de «chercher quelque chose d’autre car, dans la nouvelle Allemagne, il n’y a plus besoin de prêtres». (apic/imedia/ami/ggc)

28 juin 2011 | 14:35
par webmaster@kath.ch
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